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09 avril 2025

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Les Pêcheries Gaspésiennes investit des millions dans le sébaste

RIVIÈRE-AU-RENARD

Sébaste

©Photo Les Pêcheries Gaspésiennes

Pour l’instant, tous les volumes de sébaste sont filetés à la main.

Après avoir fait son entrée l’an dernier dans tous les Metro de la province, le sébaste transformé à Rivière-au-Renard se retrouvera d’ici la fin de l’année dans les poissonneries de la chaîne Sobeys (qui possède les IGA notamment).

La ressource est pêchée commercialement dans le golfe du Saint-Laurent depuis l’an dernier seulement, après un moratoire de près de 30 ans. Rien pour assurer la survie des crevettiers, mais le sébaste se fraie tout de même un chemin tranquillement jusque dans l’assiette des consommateurs. Metro notait récemment que les ventes avaient atteint 70% de celles du tilapia. Les hôpitaux de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent devraient aussi s’approvisionner sous peu de celui qu’on appelle le poisson rouge.

Les Pêcheries Gaspésiennes est la seule entreprise actuellement à transformer le sébaste pour l’introduire sur les marchés. Ce gain de popularité est de bon augure selon le directeur général, Olivier Dupuis. Des travaux estimés à 2,5 millions de dollars seront entamés dans une première phase au début de l’été afin d’automatiser les activités et doubler la production. Les nouveaux équipements seront intégrés à la surface de plancher actuelle, sans agrandissement. « L’intérêt commence à être là, même s’il y a quand même une certaine incertitude. Ça fait environ un an qu’on est sur ce projet-là, depuis le Seafood Expo North America de 2024. »

Pour l’instant, tous les volumes sont filetés à la main. La manœuvre n’est pas simple puisque le sébaste demeure relativement petit à environ 25 cm de longueur. Le sébaste sera donc trié, gradé, fileté, paré et emballé mécaniquement. Les nouvelles lignes de production devraient être prêtes en août. « Ce sera tout automatisé. Avec les enjeux de main-d’œuvre et la grosseur, c’était la seule façon de faire ça. Manuellement, même avec 30 ou 40 travailleurs étrangers, ça n’aurait pas diminué notre coût d’opération et on n’aurait pas été compétitifs », analyse Olivier Dupuis.

L’an dernier, l’entreprise a acheté 1,2 million de livres de sébaste, dont la majorité pour faire des appâts (environ 240 000 livres se sont retrouvés en filets). Les Pêcheries Gaspésiennes s’attend à en acquérir 3 millions de livres cette année (environ 1 million pour des filets).

Olivier Dupuis

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Le directeur général des Pêcheries Gaspésiennes, Olivier Dupuis.

Si la réponse des consommateurs demeure positive, une deuxième phase de travaux estimée à 1,5 million de dollars supplémentaires pourrait voir tripler le volume transformé à la première année. « Ça dépend toujours de la demande, mais si la vitesse reste celle qu’on observe aujourd’hui, ça pourrait se faire dès 2026. Ce sont de gros investissements. On prend le risque parce qu’on croit en notre projet », résume l’entrepreneur.

Des discussions ont aussi été entamées avec deux joueurs majeurs – un en Ontario et l’autre dans l’Ouest canadien – mais qui ne peuvent pas être nommés à ce moment. « Ça en prend un qui embarque pour créer un intérêt. Ce n’est pas le crabe ou le homard, mais oui l’intérêt est là. Metro a été le plus grand partenaire et je pense que c’est ce qui a fait débloquer les choses. Leur équipe de commercialisation a fait une bonne job. On ne s’attendait pas à ça pour une première année; c’est une surprise. On anticipe en 2025 de prendre la place du tilapia. »

Vu la demande, d’autres pêcheurs pourraient être intéressés à prendre la mer à la mi-juin pour répondre à la demande. À suivre.

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