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Retour24 mars 2025
Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca
Du sébaste dans nos hôpitaux et nos CHSLD
RIVIÈRE-AU-RENARD

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles
Le contrat sera valide pour une période initiale d’un an et est assorti de deux années d’options d’un an chacune.
Le CISSS de la Gaspésie veut s’approvisionner en sébaste local. Un appel d’offres a été publié la semaine dernière pour l’achat de filets congelés visant à desservir les hôpitaux de la région, mais également ceux du Bas-Saint-Laurent. Des CHSLD sont également visés, dont celui de Gaspé.
Le but avoué est de répondre à certaines préoccupations émises par Santé Québec en termes d’achat local et de développement durable, bien que des démarches d’achat local avaient déjà été entamées avant la création de l’organisation. Au CISSS de la Gaspésie, l’approvisionnement alimentaire provient déjà à 57% de sources locales, régionales ou québécoises. L’éventuelle conclusion d’un contrat pour du sébaste le ferait augmenter de trois points. Deux pêcheurs de Rivière-au-Renard et l’usine de transformation Les Pêcheries Gaspésiennes ont plus assidument travaillé le produit dans les derniers mois. « Dans les diverses analyses, ce qu’on a trouvé qui avait le gain en efficience le plus rapide, ce sont les poissons à chair blanche. On tomberait à 60% de notre panier d’épicerie que vient de sources régionales et québécoises », explique Yannick Sauvé, directeur approvisionnement et logistique au CISSS de la Gaspésie.
Le sébaste remplacerait d’autres poissons de l’extérieur comme de la sole, du flétan ou de la merluche. « Ce sont des produits qu’on achetait via des contrats d’approvisionnement provinciaux et qui venaient d’un peu partout. On vise aussi une partie de notre morue, qui n’est pas nécessairement locale. »
La démarche s’inscrit dans le cadre d’un projet pilote, lancé en collaboration avec le Secrétariat du Conseil du trésor. Le CISSS de la Gaspésie doit habituellement acheter ses produits via des contrats groupés provinciaux, mais a obtenu une dérogation pour mener à bien cette idée. Joindre les hôpitaux de la région voisine donne aussi plus de latitude. « En se groupant avec le Bas-Saint-Laurent, ça devenait vraiment plus intéressant. On a plus de volume. Au lieu de le faire chacun de notre côté, on va réunir nos forces », ajoute Yannick Sauvé.
Le contrat sera valide pour une période initiale d’un an et est assorti de deux années d’options d’un an chacune. Le volume exact de sébaste requis n’est pas précisé, mais pourrait se situer entre 5000 et 10 000 kilos. Si elle est concluante, cette initiative pourrait s’étendre à d’autres produits alimentaires.
« Il faut mettre la première pierre, mais il y a d’autres produits locaux et régionaux sur lesquels il y aurait des possibilités, poursuit le directeur. Il faut voir comment on va les travailler dans le réseau avec Santé Québec, parce que ce sont des contrats à grande échelle. On a des objectifs avec l’ensemble de nos collaborateurs – dans les cuisines et ceux qui élaborent les menus – pour atteindre beaucoup plus que 60%. Mais ça se fait un projet à la fois et il faut que ce soit gagnant pour tout le monde. On va apprendre de cette expérience et voir comment le moduler pour le futur. On est dans une dynamique de voir ce qu’on a près de chez nous, voir ce que nos voisins ont et de mettre tout ça ensemble pour aider à faire vivre notre écosystème alimentaire. »
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