07 mars 2025

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

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©Publications Le Soir – Jean-Philippe Thibault

Le candidat à l’investiture bloquiste dans Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine-Listuguj, Alexis Deschênes.

De passage à Gaspé vendredi, Alexis Deschênes a souligné qu’un programme de ce genre avait déjà été mis sur pied dans le passé, et espère qu’une nouvelle mouture puisse être lancée. Il rappelle qu’entre 2009 et 2015, GÎMXPORT a reçu un financement de 1,8 million de dollars – surtout du fédéral – pour mener une vingtaine de missions à l’étranger, rencontrer de nouveaux clients et signer des contrats pour au bas mot 36 millions de dollars. « J’ai été stupéfait de constater qu’il n’y a pas d’enveloppe dédiée à cet effet présentement; de programme spécifique pour aider les entreprises du secteur des pêches à mener des missions de commercialisation à l’international », s’exclame-t-il.

L’avocat accueille positivement les aides pour assurer une liquidité aux entreprises, comme le programme québécois Frontière au provincial, mais espère qu’en cette période d’incertitude économique, des leçons du passé soient tirées. « C’est éminemment important dans la circonscription. C’est 80% de nos produits qui sont exportés vers les États-Unis. Il va y avoir une baisse de revenu pour les pêcheurs et les industriels. On doit être moins dépendant du marché américain; vendre davantage vers les marchés européen, canadien et asiatique. »

Alexis Deschênes suggère qu’un futur programme d’aide financière fédéral puisse s’échelonner sur plusieurs années afin de financer des missions de commercialisation hors Québec, et qu’il pourrait être piloté par GÎMXPORT. Ces missions pourraient inclure jusqu’à 7 ou 8 représentants du secteur des pêches. « Ça permettrait de financer plusieurs missions chaque année pour faire de la prospection. Développer des nouveaux marchés, ça prend du temps; il faut créer des contacts humains. Dans le contexte de crise actuelle, on croit que l’État a un rôle à jouer pour s’assurer que le secteur des pêches puisse préparer l’avenir. »

Pourquoi le Bloc?

Avec une élection fédérale imminente, plusieurs experts estiment que la question de l’urne sera de savoir quel parti est le mieux positionné dans le bras de fer sur plusieurs fronts opposant les voisins du sud. Pourquoi alors les Gaspésiens voteraient pour le Bloc québécois, qui ne pourra jamais prendre les rênes du pays? Questionné sur le sujet, le candidat à l’investiture indique estime que la province risque d’être noyée dans la masse des négociations.

« En contexte de crise, il ne faut pas oublier ce que nous sommes; se battre pour notre différence. En envoyant le plus grand nombre possible de députés du Bloc québécois à Ottawa, on va s’assurer que notre spécificité – dans nos économies, la culture, l’agriculture, l’éolien, les pêches – sera entendue et qu’on pourra s’assurer que dans les négociations à venir, les intérêts du Québec ne seront pas oubliés. On craint que si on élit des députés d’un autre parti au gouvernement, on va se faire oublier. Les premières négociations qui ont eu lieu avec M. Trump, c’était au niveau de l’auto, surtout en Ontario. N’allez pas pour des députés fédéraux de grand parti qui n’auront pas la voix au chapitre et qui vont être bâillonnés. »