Carrières Avis de décèsÉdition Électronique Infolettre

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Politique

Retour

13 février 2025

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

La MRC n’appuie pas la demande de moratoire de Chandler

RIVIÈRE PETIT-PABOS

Samuel Parisé

©Photo Télévision du Rocher-Percé

Le préfet du Rocher-Percé, Samuel Parisé.

La MRC du Rocher-Percé n’appuie pas la demande faite par Chandler à propos d’un moratoire de coupes forestières sur le territoire de la rivière Petit-Pabos. La décision a été partagée hier soir lors de la séance du conseil de la MRC.

En octobre, la Ville de Chandler adoptait une résolution pour demander au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs de surseoir aux coupes actuelles et à celles projetées sur le territoire de la rivière Petit-Pabos. Le tout faisait suite au dépôt d’une demande d’aire protégée sur ce territoire, dans le cadre de l’appel à projet du gouvernement du Québec.

Chandler se disait préoccupée sur plusieurs points, dont la zone de coupe près de la rivière à saumon et l’absence d’études spécifiques sur la présence d’espaces à statut précaire, notamment. La Ville travaille depuis quelques années déjà à la mise en valeur de son patrimoine naturel et le récréotourisme, comme par exemple à la Zec des Anses. Chandler ne pourra cependant pas compter sur l’appui de la MRC dans ce dossier.

Le préfet Samuel Parisé a expliqué devoir prendre compte des impacts environnementaux, sociaux et économiques. Des discussions ont été menées avec plusieurs acteurs du milieu, dont la Table locale de gestion intégrée des ressources et du territoire, sur laquelle siègent plusieurs organisations comme les conseils de l’eau de la Gaspésie, le Conseil régional de l’Environnement et le Regroupement pour la restauration des trois rivières Pabos, pour n’en citer que quelques-uns.

« Pour la qualité de l’eau, il y a une bande riveraine de 60 mètres de chaque côté. En prenant compte des autres contraintes naturelles – comme les côtes – c’est une protection moyenne de 420 mètres autour d’elle », explique le préfet.

Celui-ci souligne par ailleurs que 56 emplois forestiers directs sont liés, pour des retombées économiques de 17 millions de dollars dans les cinq dernières années. Les industriels investissent par exemple 140 000$ annuellement pour l’entretien de deux routes forestières, incluant celle de Pellegrin. « Sinon on n’aurait pas accès à ces chemins de si belle qualité. On ne va pas se positionner; on va laisser aller le cours des choses », précise Samuel Parisé en parlant de la demande d’appui qui n’a pas été octroyée.

Ce dénouement n’était pas celui souhaité par certains citoyens, dont Suzanne Bourget, membre de Solidarité Gaspésie Rocher-Percé. « Bien humblement, il manque bien des considérants. Il faut penser à l’utilisation du territoire pour les prochaines années. Économie et environnement, ça se conjugue. Le récréotouristique, c’est porteur d’avenir », estime-t-elle.

Même son de cloche pour Denis Michaud, un militant de la première heure dans le cadre du moratoire qui a été accordé dans la Zec des Anses. Celui-ci rappelle qu’aucune espèce à statut précaire n’avait été repérée dans ce secteur avant que des coupes ne soient au programme. Des écosystèmes forestiers exceptionnels ont aussi été validés. « Le moratoire, c’est pour se donner une chance de caractériser le milieu avant que tout ne soit parti […] Et ce n’est comme si ces 50 emplois étaient remis en question en rapport avec le petit moratoire que demande la Ville de Chandler. Ce n’est pas ce moratoire qui remet en question ces emplois. Il ne faudrait pas que la population pense ça. »

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média