Le projet comptera 24 éoliennes pour une puissance de 102 mégawatts (MW). Il sera développé en périphérie de sa grande sœur, Mesgi’g Ugju’s’n, mise en service en 2016 près d’Escuminac, avec ses 150 MW. Son poste de raccordement au réseau électrique sera d’ailleurs agrandi pour être utilisé. Dans les deux cas, le promoteur est Innergex et le projet est développé en partenariat égal avec la MMBC, la Mi'gmawei Mawiomi Business Corporation. Celle-ci est la branche économique des communautés mi’gmaq de Gespeg, Listuguj et Gesgapegiag, mise en branle en 2013.

Le projet a été conçu en réponse à l’appel d’offres d’Hydro-Québec pour l’achat de 480 MW d’énergie renouvelable de différentes sources, en 2021. Il serait entièrement aménagé en milieu forestier et en terres publiques faisant partie du territoire traditionnel Gespe’gewa’gi.

Le coût de réalisation du projet est évalué à environ 250 millions de dollars. La construction pourrait créer jusqu’à 200 emplois directs. L’avis de projet initial prévoyait une mise en service en décembre 2026, si les approbations et la construction débutaient l’an dernier. L’année 2027 pourrait être plus plausible.

Quelques conditions

 

Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs a produit a de son côté produit le 8 novembre un rapport d’analyse qui permet de conclure que le projet est acceptable sur le plan environnemental.

Certaines conditions devront toutefois être respectées. L’an dernier, des préoccupations acoustiques et fauniques avaient été soulevées par certains citoyens lors des audiences du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) et d’une consultation subséquente sur le sujet, bien que seulement une poignée de chalets se situent à quelques kilomètres des futures éoliennes.

Parmi ces conditions, le suivi du climat sonore devra être effectué afin de s’assurer que les méthodes et les stratégies de mesures utilisées permettent d’évaluer ou d’isoler cette contribution sonore du parc éolien. Un programme de suivi de la mortalité de la faune avienne et des chauves-souris devra aussi être approuvé pour la phase d’exploitation. Le tout visera à évaluer les taux de mortalité pouvant être associés à la présence et au fonctionnement des éoliennes.

Quelques espèces à statut particulier ont été répertoriées à proximité, dont la chauve-souris nordique, la petite chauve-souris brune et la pipistrelle de l’Est, qui ont toutes trois un statut d’espèce menacée au Québec.

Plus d'éolien

 

Un autre parc éolien de 350 MW, celui de Pohénégamook–Picard–Saint-Antonin–Wolastokuk, a lui été autorisé en janvier. Ce dernier se fait en partenariat avec Invenergy et l’Alliance de l’énergie de l’Est, dont les redevances percolent dans toutes les municipalités de la Gaspésie.

Rappelons que Hydro-Québec doit tripler ses investissements en projets d’infrastructures au cours des 10 prochaines années pour faire croître son parc de production d’électricité. La société prévoit notamment l’ajout de 10 000 mégawatts en énergie éolienne et doit donc renforcer significativement sa capacité de réalisation pour accroître le volume de projets sous sa gestion.

Dans ce contexte, Hydro-Québec a lancé un appel aux grands noms du secteur de l’ingénierie et de la construction pour sonder l’intérêt, l’expertise et la capacité des fournisseurs à réaliser des projets de nouveaux aménagements hydroélectriques, mais aussi des projets structurants éoliens.