Économique
Retour13 janvier 2025
Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca
Un comité pour maximiser les retombées de la mine de cuivre
MURDOCHVILLE
©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles
La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina.
Un projet pilote est mis sur pied afin de favoriser les retombées économiques régionales entourant la potentielle relance de la mine de cuivre à Murdochville.
Le comité de maximation des retombées économiques sera chapeauté par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts. L’annonce a été faite par sa ministre Maïté Blanchette Vézina cet avant-midi à Murdochville.
Concrètement, le comité assurera la vigie des appels d'offres et des besoins des projets locaux d'investissement dans le but d'informer les entrepreneurs régionaux des contrats à venir et d'aiguiller les donneurs d'ordres vers les entrepreneurs locaux en mesure de répondre à leurs besoins. Il s’agit d’une première démarche du genre au Québec.
« On veut que le milieu d’accueil puisse tirer profit au maximum de l’ouverture de la mine […] On veut travailler en amont avec le milieu local; qu’il puisse saisir les opportunités de développement. Ça va créer un effet de levier », explique Maïté Blanchette Vézina, également ministre responsable de la Gaspésie.
Le comité comprendra notamment Métaux Osisko, des représentants des municipalités, les MRC, les SADC et les chambres de commerce régionales, Gespeg ainsi que le provincial. La députée de Rimouski précise par ailleurs que ce comité devrait peser dans la balance de l’acceptabilité sociale nécessaire au feu vert du projet minier. « C’est l’objectif; de voir comment on peut améliorer encore plus l’acceptabilité sociale par les retombées économiques. On a fait des consultations dans les dernières années qui nous ont amené à réaliser encore plus que l’apport économique et les retombées locales ont un effet direct sur l’acceptabilité des projets. On veut aussi tester les effets du comité sur le déploiement du tissu économique. »
La mairesse de Murdochville, Délisca Ritchie-Roussy, est de son côté convaincue que l’acceptabilité sociale est déjà au rendez-vous. « Elle est à 98,5%, je peux vous le certifier. Les gens sont satisfaits de la façon dont ça se déroule, en toute transparence. »
La création du comité de maximation des retombées économiques s’inscrit dans la feuille de route 2024-2025 pour un développement harmonieux et responsable de l'activité minière, dévoilée en parallèle aujourd’hui par Québec.
Vigilance
La cohabitation minière n’inquiète pas outre mesure Guillaume Molaison, le président-directeur général du Chic-Chac, qui y voit plutôt une opportunité à saisir. Ce dernier espère une conciliation harmonieuse du territoire pour les acteurs de plein air comme lui. « C’est une occasion de souligner les enjeux et définir nos objectifs comme communauté, pour pouvoir être attractif et avoir le maximum de ce que le récréotourisme peut apporter […] Je crois que les gens sont très favorables au retour de la mine; c’est ce qu’on ressent. Il y a quand même des enjeux importants en environnement pour que ce soit durable. Il faut aussi être préparé à l’après-mine. »
Murdochville accueillera d’ailleurs du 26 au 28 mars le sommet de Forces Fraîches, qui œuvre à une cohabitation intersectorielle sur les terres publiques. Une centaine de participants de toutes les régions administratives du Québec sont attendus. L’entrepreneur espère que les acteurs en plein air puissent avoir droit à leur juste part du gâteau.
©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles
Guillaume Molaison, le président-directeur général du Chic-Chac à Murdochville.
« C’est important pour l’industrie du récréo de ne pas devenir le résiduel des autres industries. Dans le passé, ç’a un peu été ça. L’impact forestier par exemple a été cumulé jusqu’au point où on n’a plus accès autant à nos parcs nationaux et notre territoire. Ça ne sera pas acceptable de récréer cette situation. Il faut faire le développement industriel de la bonne façon; s’assurer qu’au bout de la ligne le récréo soit là pour créer une colle entre toutes les couches; avoir une attractivité maximale avec des communautés dynamiques. On se doit d’être compétitifs parce que c’est compliqué pour les régions de se battre avec les grands centres; c’est là qu’on se définit le mieux : dans la mise en valeur du territoire et nous en sommes un joueur important. »
Métaux Osisko annoncera en 2029 s'il compte oui ou non aller de l'avant avec son projet minier à Murdochville.
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