09 décembre 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

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©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Jeanine Fournier, coordonnatrice du Regroupement des Femmes de La Côte-de-Gaspé, et la cheffe de chœur Guylaine Fournier.

Ce choix se veut pluriel, renvoyant à plusieurs éléments : femmes, fières, fortes, féministes et féminicides. « C’est un spectacle qui va dénoncer les violences faites aux femmes. Malheureusement, ça ne s’améliore pas au fil des ans », résume Jeanine Fournier, coordonnatrice du Regroupement des Femmes de La Côte-de-Gaspé. Celle-ci rappelle que 24 féminicides ont été répertoriés en 2024 seulement. « Nous on tente de rendre le monde plus beau. On va être sur scène pour le dire, en espérant que le spectacle vole et qu’il sorte des frontières de la Gaspésie. »

Celui-ci sera présenté les 3 et 4 mai à la salle de spectacles de Gaspé. Les billets sont d’ores et déjà en vente. Sur les planches, ce sont 150 femmes choristes, comédiennes, figurantes et musiciennes qui profiteront de l’occasion pour dénoncer les violences faites aux femmes, mais également le racisme, le colonialisme et la violence conjugale, tout en démontrant la résilience des femmes et leur espoir en un monde meilleur.

Une centaine de choristes proviennent de La Côte-de-Gaspé, du Rocher-Percé et de la Baie-des-Chaleurs, mais également de Québec et de la France. Il faut compter aussi sur une quinzaine de comédiennes – dont certaines immigrantes de première et deuxième génération – et 15 figurantes de la communauté mi’gmaq de Gespeg.

La bien connue cheffe de chœur Guylaine Fournier sera à la tête de ce rassemblement, elle qui s’est jointe à l’équipe comme chargée de projet en juin 2023 et qui travaille depuis à ce grand chant choral. « On va exprimer en chansons réparties en plusieurs tableaux les conditions de vie des femmes parfois passées, actuelles et espérées pour l’avenir […] C’est afin de sensibiliser plus que jamais le public au bien-fondé du féminisme. Nous désirons favoriser la prise de conscience de ce qui peut rôder autour des femmes, menant trop souvent au féminicide. »

À noter que Mathieu Joncas sera à la direction musicale (en plus d’être à la basse et à la contrebasse). Il sera notamment accompagné de Mathieu Minville (batterie), d’Alex Pelletier (guitare) et de François-Pierre Poirier (piano).

Vendredi, le Regroupement des Femmes de La Côte-de-Gaspé a aussi tenu à souligner les 35 ans de la journée fatidique ayant coûté la vie à 14 jeunes femmes à l’École polytechnique de Montréal. Le nom de chacune d’elle a été prononcé pour que jamais elles ne soient oubliées et des lampions ont été allumés pour leur rendre hommage. Le geste a été répété pour chacune des trop nombreuses victimes de féminicides survenues au Québec depuis le début de l’année.

« Nous avons le devoir de travailler pour léguer aux générations futures un monde exempt de violence pour que les femmes et les filles puissent vivre librement et en toute sécurité. C’est le but ultime que nous poursuivons. Si on ne dénonce pas la violence, elle prend racine et se répand », renchérit Jeanine Fournier, qui rappelle que tous les gestes ont leur importance.

« On peut contribuer en s’affichant, en disant non aux violences, en portant le message, en se levant si on est témoin de violence, en dénonçant et en donnant l’exemple. C’est une très longue marche que nous avons entreprise, mais ça peut faire des petits pour qu’enfin un jour ça cesse. »

©Jean-Philippe Thibault

Vendredi, le Regroupement des Femmes de La Côte-de-Gaspé a aussi tenu à souligner les 35 ans de la journée fatidique ayant coûté la vie à 14 jeunes femmes à l’École polytechnique de Montréal. Le nom de chacune d’elle a été prononcé pour que jamais elles ne soient oubliées et des lampions ont été allumés pour leur rendre hommage.