Politique
Retour06 décembre 2024
Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca
Échos municipaux : UPAC et dérogation refusée à l’ex-mairesse
PERCÉ
©Image tirée de la vidéo de la Télévision du Rocher-Percé
La plus récente séance du conseil municipal de Percé s'est tenue le 3 décembre.
L’Unité permanente anticorruption (UPAC) a demandé lundi à la Ville de Percé l’accès à l’enquête administrative menée envers son ex-directeur de l'urbanisme et de la gestion du territoire, Ghislain Pitre.
C’est le cabinet d’avocats Therrien Couture Joli-Cœur qui avait été mandaté dans cette affaire. Ce dernier avait ensuite fait appel à la firme de consultants BLRH pour mener cette enquête administrative en droit du travail. Actuellement, Therrien Couture Joli-Cœur est le seul à détenir le document.
Lors de la plus récente séance du conseil municipal, le 3 décembre, la Ville de Percé a accepté de relever partiellement Therrien Couture Joli-Cœur de son secret professionnel pour l’autoriser à transmettre ledit rapport à l’UPAC. L’affaire suit une demande de divulgation des procureurs du Bureau de la grande criminalité et des affaires spéciales du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). L’UPAC doit de son côté conserver la confidentialité du rapport jusqu’au dépôt d’accusations criminelles, si accusations il y a.
Suspendu avec solde depuis le début de l’enquête administrative en octobre 2023, Ghislain Pitre avait ensuite été démis de ses fonctions en juillet. L’ex-directeur de l'urbanisme et de la gestion du territoire conteste son congédiement auprès du Tribunal administratif du travail. La cause sera entendue en février.
Non à une dérogation
Le conseil municipal a par ailleurs refusé une demande de modification de zonage faite pour augmenter la superficie d’un potentiel nouveau fumoir sur un terrain situé à L’Anse-à-Beaufils. La règlementation actuelle prévoit une superficie maximale de 250 mètres carrés pour ce genre d’usage, alors que la demande prévoit un bâtiment de 420 mètres carrés.
L’ex-mairesse Cathy Poirier a expliqué que l’idée était pour elle et ses partenaires d’affaires de réaménager les installations du Fumoir Monsieur Émile sises actuellement sur la route d’Irlande vers un secteur plus achalandé, et dans une usine plus performante. L’entreprise existe depuis 19 ans et emploie 10 personnes à l’année. Le conseil municipal ne semble cependant pas avoir l’intention de déroger au règlement indiquant par résolution que « cette mesure [de modification du règlement] n’est pas souhaitable sur le lot visé » et qu’il créerait un précédent.
©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles
L'ex-mairesse de Percé, Cathy Poirier, lors de sa démission en juillet.
L’ex-mairesse s’est dite « très déçue » et n’a pas manqué de souligner que d’autres bâtiments autour sont autant, voire plus imposants que celui proposé, citant en exemple La Vieille Usine, Home Hardware ou encore Pit Caribou, notamment. « À chaque fois, on s’est adapté en fonction des besoins de l’industrie », note-t-elle en faisant référence à des dérogations antérieures. « Est-ce que vous pensez que peut-être, il y aurait une forme d’acharnement de la part du conseil municipal; ou une certaine vengeance? », ajoute-t-elle.
Le maire actuel, Daniel Leboeuf, a indiqué que « on se devait d’observer les calculs mathématiques » alors que le conseiller municipal Yannick Cloutier a lancé une invitation à retourner à la planche à dessin pour « rapetisser ça un peu ». La conseillère Allyson Cahill-Vibert s’est dite pour le projet, en respectant les mesures d’atténuation d’impact visuel suggérées par le comité d’urbanisme. Cathy Poirier n’exclut pas de déménager le Fumoir Monsieur Émile dans une autre ville. « Au pire, mon entreprise, je vais la faire ailleurs qu’à Percé », conclut-elle.
Commentaires