Politique
Retour04 décembre 2024
Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca
Échos municipaux : carte électorale, déchets et anglos
GASPÉ
©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles
Fidèle à ses habitudes, le Gaspésie Nouvelles fait un retour sur différents points abordés lors des plus récentes séances de conseil municipal dans La Côte-de-Gaspé et Rocher-Percé.
©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles
Les négociations ont permis une diminution de tarifs de 34,3%, un gel des tarifs pour 2025 et une augmentation limitée à l’IPC en 2026.
Tarifs réduits pour les matières résiduelles
Après avoir adopté en septembre une résolution pour reprendre le contrôle de la gestion des déchets industriels, commerciaux et institutionnels (ICI) ainsi que ceux des multilogements – face à une explosion des coûts dans les dernières années – la Ville de Gaspé fait marche arrière. Des pourparlers ont été entamés avec l’entrepreneur Matrec suite à la décision et ce dernier a été en mesure de mettre de l’eau dans son vin.
Les négociations ont permis une diminution de tarifs de 34,3%, un gel des tarifs pour 2025 et une augmentation limitée à l’IPC en 2026.
Rappelons que contrairement à la collecte résidentielle, celle des ICI et des multilogements est facturée directement à l’utilisateur. En septembre, il avait été convenu que Matrec continuerait de faire la collecte, mais que la facture aurait été refilée à la municipalité, qui l’aurait ensuite intégrée au compte de taxes des ICI, ce qui aurait eu pour effet de réduire la facture. Plusieurs plaintes avaient été enregistrées dans les derniers mois en raison de la hausse fulgurante des coûts. Une clause au contrat permettait à la Ville de Gaspé de changer la méthode de fonctionnement, pourvu qu’elle avise 90 jours à l’avance l’entreprise. Au final, ce sera cependant le statu quo puisqu’une nouvelle entente a été convenue.
Carte électorale
Dans son allocution bimensuelle, le maire est revenu sur la judiciarisation d’une loi adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale qui mettait sur pause la refonte de la carte électorale proposant notamment de fusionner les circonscriptions de Gaspé et de Bonaventure. Les préfets des Laurentides et du Centre-du-Québec tentent de faire invalider cette loi. « On l’a vu un peu comme une attaque de front », résume Daniel Côté. Celui-ci est heureux d’avoir remporté la première manche en recevant l’approbation du tribunal pour se faire entendre lors des auditions qui se tiendront en mai 2025, jugeant que « ce n’était pas gagné d’avance » et qu’il s’agit « d’un début de victoire [puisque] la voix de la Gaspésie mérite d’être entendue et qu’on ne lâchera pas le morceau. »
©Image Commission de la représentation électorale du Québec
Les nouvelles circosncriptions telles que proposée par les commissaires responsables de la refonte de la carte électorale.
©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles
Le conseiller municipal James Keays.
À la défense des anglos
Gaspé a manifesté son inconfort et son désaccord avec l’obligation imposée par la loi 96 de communiquer avec ses citoyens presque uniquement en français. Par résolution, les conseillers ont noté le contexte historique spécifique de la ville et le déclin marqué de l’anglais et de la langue mi’gmaq au fil des ans. Gaspé demande incidemment à Québec d’adapter sa législation à la réalité territoriale en respectant le principe d’autonomie municipale, afin de permettre à une ville comme la sienne de communiquer dans la langue de ses peuples fondateurs, pour renforcer l’inclusion et la cohésion sociales. La résolution a été adressée au ministre de la Langue française, au député de Gaspé et à l’Union des municipalités du Québec.
« Depuis des siècles les cultures française, anglaise et mi’gmaq se côtoient et s’enrichissent mutuellement et façonnent ensemble ce territoire que nous partageons. La diversité n’est pas seulement une réalité historique, mais une force qui continue de définir qui nous sommes et comment on vit ensemble », a souligné le conseiller James Keays.
Celui-ci s’est dit absolument d’accord avec la protection de la langue française, mais dans le respect de la réalité multilingue de Gaspé. « Votre contribution à notre histoire, notre économie et notre culture sont indéniables. Vous êtes une partie intégrante de ce qui fait de Gaspé une ville vibrante et unique », a-t-il ajouté en anglais à l’intention des anglophones.
Ultimement, le conseil municipal espère que Québec pourra revoir certaines dispositions de loi pour une plus grande flexibilité dans l’utilisation des langues autres que le français afin de refléter sa réalité.
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