Une pétition de 10 000 noms pour un néphrologue permanent

GASPÉ

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Jean Lapointe a remis sa pétition de plus de 10 000 signatures vendredi auprès du député de Gaspé, Stéphane Sainte-Croix.

Jean Lapointe poursuit ses démarches pour l’obtention d’un néphrologue en Gaspésie. Celui-ci a récolté plus de 10 000 signatures après avoir arpenté la région cet été et cet automne.

Le militant de la première heure pour de meilleurs soins de santé a remis sa pétition vendredi après-midi au député de Gaspé, Stéphane Sainte-Croix. Il rappelle que la région est la seule avec celle du Nord-du-Québec à ne pas avoir de néphologue permanent sur son territoire. Malgré les avancées en télémédecine, certains patients doivent tout de même se rendre à Rimouski pour leur consultation, comme Jean Lapointe. Le trajet représente plus de 750 km aller-retour. La Table des préfets des MRC de la Gaspésie, le Centre d’Action bénévole Le Hauban et la FADOQ Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine appuient notamment la démarche citoyenne.

« Ça me prend 9 heures pour me rendre et revenir. Je trouve ça injuste. Il n’y a personne qui partirait de Montréal pour se rendre à Rimouski. La logique n’est pas là; personne ne se taperait ça en ville … Je trouve ça bizarre […] Je pense qu’on a tout intérêt à avoir ce service dans la région », explique Jean Lapointe.

Le député de Gaspé se dit pour sa part heureux de recevoir cette pétition, qu’il parrainera et qu’il déposera en bonne et due forme cette semaine à l’Assemblée nationale. « Il y a là un message clair et assez fort, dans un contexte de population vieillissante. Je pense qu’on a des arguments intéressants, mais surtout des besoins bien présents […] Je suis très fier d’aller déposer cette pétition, qui à nos yeux est pertinente. Nous sommes solidaires de cette action. » Il y aurait 211 postes de néphrologue actuellement au Québec, dont une quinzaine qui sont toujours vacants.

Le service est présentement partagé avec le CISSS du Bas-Saint-Laurent. Le suivi des patients hémodialysés en Gaspésie se fait majoritairement en télémédecine. En mai, l’équipe bas-laurentienne comptait quatre néphrologues (ainsi qu’un poste non comblé) desservant les hôpitaux de Rimouski et de Rivière-du-Loup, où les services d'hémodialyse sont offerts. Ces médecins spécialistes desservent également la Gaspésie à raison de deux visites par année.

Une infirmière praticienne spécialisée (IPS) a aussi récemment été engagée dans l’équipe de néphrologie. Avec cet ajout, quatre visites par année devaient être déployées dans les quatre hôpitaux de la Gaspésie, soit deux visites par les néphrologues et deux autres par l'IPS.

Il y aurait 211 postes de néphrologue actuellement au Québec, dont une quinzaine qui sont toujours vacants.

Le territoire de la Gaspésie compte actuellement six chaises d’hémodialyse à Chandler et Sainte-Anne-des-Monts, quatre à Maria et trois à Gaspé. Des travaux de réaménagement de l’hémodialyse sont en cours à Gaspé. À Chandler, depuis mai, le service d’hémodialyse est doublé en étant ouvert six jours par semaine. Le nombre de patients traités hebdomadairement est ainsi passé de 12 à 24.

Par ailleurs, le 17 septembre, Jean Lapointe a déposé une plainte au conseil d’administration du CISSS de la Gaspésie concernant l’absence d’un néphrologue permanent en Gaspésie. Aucune recommandation particulière n’a découlé de l’examen de cette plainte. La répartition des effectifs médicaux demeure la prérogative du ministère de la Santé et des Services sociaux et de la Fédération des médecins spécialistes du Québec.

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