Pour un complexe multisports à l’année

GASPÉ

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Basketball, volleyball, badminton, ultimate, pickleball, escalade, futsal : les plateaux sportifs au cégep et au secondaire sont fort sollicités.

Avec le projet d’aréna qui n’a toujours pas été accepté par Québec, la deuxième phase pour un complexe multisports est probablement remise aux calendes grecques.

Sauf que les besoins en infrastructures sont criants à Gaspé, particulièrement l’hiver où les différents plateaux sportifs sont fort sollicités. Un trio de citoyens a incidemment lancé une démarche afin que la ville se dote d’une infrastructure multifonctionnelle quatre saisons pour la tenue d’entraînements, de compétitions et d’événements sportifs en tout genre. Le futur bâtiment pourrait accueillir différents sports, du soccer jusqu’au softball, et plusieurs autres activités récréatives. La forme définitive que pourrait prendre ce projet n’est pas arrêtée pour le moment. « On veut voir avant tout si le besoin qu’on a relevé dans notre réseau est généralisé. La réponse à date c’est que oui », explique Gabrielle Leduc, membre du comité citoyen ayant mis sur pied la démarche.

Au moment d’écrire ces lignes, plus de 350 citoyens avaient répondu à un sondage en ligne afin de prendre le pouls de la population. Par ailleurs, 11 associations sportives de Gaspé appuient déjà la démarche, tout comme la FADOQ. « On a une vision et une idée. On veut le réfléchir dans un objectif de santé et bien-être, avec les 65 ans plus qui représentent quand même environ 30% de la population. On veut faire la promotion de la santé par le sport », précise Gabrielle Leduc.

Celle-ci cite en exemple le softball dont les inscriptions ont augmenté de 15% dans les dernières années. Ce sport attire maintenant quelque 300 personnes, dont une équipe féminine. Le futsal et le soccer sont aussi en progression. Les établissements scolaires ont d’ailleurs été sollicités et pourraient également donner leur aval. « Ça permettrait à la fois de ne pas refuser d’inscriptions et de limiter la pression sur les installations existantes, note la mère de trois enfants, eux-mêmes sportifs. On aimerait développer des concentrations sport comme au soccer, mais on ne peut pas le faire par manque de place. La volonté de bouger des jeunes est là, on veut leur donner un levier supplémentaire pour raccrocher à l’école et développer des sports de haut niveau. »

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Gabrielle Leduc, membre du comité citoyen pour une infrastructure multisports quatre saisons.

Combien?

De son côté, le maire voit d’un bon œil la démarche citoyenne, mais garde en tête les impératifs financiers qui viennent avec l’ajout d’une infrastructure multifonctionnelle quatre saisons qui pourrait coûter plusieurs millions de dollars. « C’est notre souhait aussi, mais considérant notre réalité financière on doit phaser nos interventions pour les faire les unes après les autres. On y va une étape à la fois. On a un plan de match sur la base, qui est de régler le vieux; ce qui est fini et qu’on doit renouveler comme l’aréna et les terrains de tennis, explique Daniel Côté. Il faut entretenir ce qu’on a déjà. Ça souffre de sous-entretien on ne s’en cache pas. On a compté pendant des années sur des bénévoles, qui sont encore là mais qui s’essoufflent aussi. Le sport fait partie de la qualité de vie et de l’attractivité de la ville, qu’on veut développer. On est conscients de ces réalités-là. » Le premier magistrat dit avoir l’ambition de travailler sur la réfection des terrains de balle-molle au printemps (Saint-Majorique, Gaspé, Rivière-au-Renard et Petit-Cap).

Le design de nouvel aréna tel que présenté l'an dernier.

Rappelons ici que le projet de nouvel aréna derrière l’école secondaire C.-E-.Pouliot est estimé à environ 30 millions de dollars en incluant les contingences et les horaires professionnels. Gaspé espérait obtenir le financement maximal de 20 millions de dollars pour remplacer sa vieille infrastructure datant de 1968, mais Québec a dit non. Les demandes de financement ont atteint 2,7 milliards de dollars alors que l’enveloppe dédiée en contenait 300 millions.

Dans les circonstances, plusieurs croient qu’ils ne verront pas la deuxième phase d’un complexe multisports – qui aurait pu s’imbriquer au futur aréna – de leur vivant. La réfection des terrains de tennis l’an prochain (voir autre texte) là où cette deuxième phase aurait lieu laisse aussi présager qu’elle n’est pas pour bientôt.

Pour sa part, le comité citoyen aimerait que la pression financière d’une infrastructure multifonctionnelle ne repose pas uniquement sur les épaules de la municipalité. Toutes les possibilités sont ouvertes pour le moment. L’important est de faire bouger les gens. « Il y a plusieurs sports en développement qui arrêtent complètement l’hiver. Il y une optique de persévérance scolaire et de développement économique avec des compétitions de haut niveau. C’est un projet multidisciplinaire intergénérationnel. Ça vient rejoindre plusieurs groupes et on y croit », note Gabrielle Leduc.

Questionné à savoir si la municipalité aurait les reins assez solides pour défrayer à elle seule les coûts d’un tel projet de 5 à 10 millions de dollars, le maire est dubitatif. « Sans subvention, ça serait énorme. Dans les millions, ça prend de l’aide gouvernementale. Sinon l’explosion du compte de taxes ne plaira sûrement pas aux contribuables. Ceci dit, on a la même ambition que la population. Mais on gère des fonds publics alors on y va une étape à la fois en respectant la capacité de payer des contribuables », conclut Daniel Côté.

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