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05 novembre 2024

Véronique Bossé - vbosse@medialo.ca

Un dossier noir pour l’accessibilité à l’assurance-chômage

Un dossier noir pour l’accessibilité à l’assurance-chômage

©Photo Médialo – Véronique Bossé

La présentation du dossier noir à Rimouski.

Le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) et ses membres ont lancé, le 29 octobre dernier, l’édition 2024-2025 du Dossier noir de l’assurance-chômage.

Le document a été présenté simultanément lors d’une conférence de presse à Ottawa et lors d’une conférence de presse à Rimouski à l’initiative des groupes de défense des droits des chômeurs et des chômeuses de l’est de la province. La MASSE et ses groupes membres y ont dénoncé l’inaction du gouvernement et y ont exigé des mesures concrètes pour améliorer l’accessibilité à l’assurance-chômage.

Des histoires vécues

Avec ce document, le MASSE cherche à brosser un portrait actuel de l’assurance-chômage, à partir des problématiques vécues par les chômeuses et les chômeurs. Les récits qui sont présentés dans ce dossier sont inspirés de situations réelles, rencontrées sur le terrain par les groupes de défenses des droits des chômeuses et des chômeurs à travers le Québec.

« Les situations racontées dans le dossier noir sont vraiment des histoires que nous avons vécues. Chacun a apporté une histoire réelle de cas que nous avons eu à défendre », explique la coordonnatrice du Mouvement Action-Chômage Pabok inc. qui couvre le territoire de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, Nadia Mongeon.

Elle donne comme exemple l’histoire du cas qu’elle a eu à défendre, soit celui d’une dame qui faisait le nettoyage dans un hôpital pendant la pandémie.

« C’était une dame assez âgée, qui avait 65 ans dépassés. Du jour au lendemain, lorsque la pandémie s’est terminée, elle a été envoyée à la buanderie, où elle devait soulever des sacs de linges sales. C’est quelque chose qu’elle était physiquement incapable de faire. C’était trop lui demander pour son âge et même si son superviseur lui promettait de remédier à la situation, rien ne changeait. Si bien qu’elle n’a pas eu le choix que de faire un départ volontaire et elle en a été punie. Ç’a pris deux mois avant qu’on réussisse à seulement passer en révision pour défendre son cas et heureusement on a gagné, parce que sinon elle n’aurait pas eu droit à son assurance-emploi », relate madame Mongeon.

Un enjeu auprès des emplois saisonniers

Notons que le dossier concerne autant des personnes qui ont dû faire un départ volontaire de leur emploi, que des travailleurs qui occupent un emploi saisonnier, qui sont aussi confrontés à des difficultés.

« Les emplois saisonniers sont occupés par plusieurs types de travailleurs. Ce n’est pas parce qu’on est syndiqué qu’on ne fait pas face au trou noir ou aux difficultés d’accès à l’assurance-emploi. Il y a des travailleurs syndiqués en sylviculture, des travailleurs étrangers, des travailleurs dans les tourbières qui occupent des emplois saisonniers et qui peuvent faire face aux mêmes problèmes que des travailleurs non syndiqués ou que n’importe qui dans la population », rappelle la présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN, Pauline Bélanger.

Elle ajoute que malgré ces difficultés, les emplois saisonniers ont leurs raisons d’être et que le CSN va continuer à demander une réforme de l’assurance-emploi.

« La réalité, c’est qu’aucune région du Québec et du Canada ne peut se passer des emplois saisonniers : ils font partie de l’économie. Aucune région ne pourrait avoir que des emplois annuels à temps plein : ça n’existe pas. »

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