Selon nos informations, au moins une vingtaine de personnes seraient touchées au total, dont des directeurs, des gestionnaires et des superviseurs. Onze employés de plancher ont également été visés, confirme le syndicat affilié à la CSN. Leurs suspensions vont de quelques jours à quelques mois. La partie syndicale entend bien déposer des griefs pour contester ces suspensions. La cause devrait être entendue plus tard en arbitrage.

« On n’est pas d’accord et on va défendre les salariés comme il se doit. L’employeur a des raisons qu’on conteste et le processus judiciaire va s’enclencher. C’est inacceptable pour nous », résume le porte-parole de la CSN et conseiller au dossier depuis 7 ans chez LM Wind Power, Christian Beaulieu. Ce dernier tient à préciser qu’il n’y a aucun congédiement du côté des cols bleus et qu’il s’agit bien de suspensions; que le lien d’emploi est maintenu. Les membres de la direction touchés - dont le directeur d'usine - eux auraient été remerciés.

Défaillance en mer

 

Si le couperet est tombé, le tout n’est pas étranger à l’effondrement en haute mer d’une pale de 107 mètres en juillet au large de Nantucket, sur la côte Est américaine, au parc éolien extracôtier Vineyard Wind 1.

Hier, lors de la présentation des résultats financiers au troisième trimestre de GE Vernova – le propriétaire de l’usine de Gaspé – le président-directeur général Scott Strazik a confirmé que la défaillance était due à un écart de fabrication [a manufacturing deviation] à l’usine gaspésienne. « Nous aurions dû l’identifier grâce au processus d'inspection ou d'assurance qualité », précisait-il en juillet.  Les quelque 150 pales de 107 mètres qui avaient été fabriquées ont intégralement été réinspectées.

Le problème n’était malheureusement pas isolé. D’autres tests de qualité ont démontré des défauts similaires sur moins de 10% des pales (a low-single digit proportion). La défaillance a été causée par la colle adhésive qui maintient ensemble la fibre de verre. Le média américain Bloomberg rapporte que l’événement a engendré une charge de 700 millions de dollars en pertes de contrats. Certaines éoliennes déjà installées en haute mer devront être remplacées. D’autres seront sécurisées. « Nous renforçons de manière proactive certaines pales, soit en usine ou sur le terrain, pour améliorer leur qualité et s’assurer de leur durée de vie utile », explique Scott Strazik.

Rappelons que la défaillance de la pale en juillet avait débouché sur la suspension temporaire des activités sur le site Vineyard Wind 1. Le Bureau de la sécurité et de l'application des lois environnementales américain (The Bureau of Safety and Environmental Enforcement) avait ordonné un arrêt temporaire des opérations et la suspension des travaux de construction, le temps de faire la lumière sur la situation.