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24 octobre 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

La Haute-Gaspésie inquiète des conséquences entourant la protection du caribou

SAINTE-ANNE-DES-MONTS

Caribou

©Photo fournie par Tristan Rivest

Le dernier décompte officiel faisait état de 24 caribous montagnards de la Gaspésie.

Les élus de la Haute-Gaspésie craignent les impacts que pourrait avoir le projet pilote entourant la protection du cheptel de caribou montagnard dans les Chic-Chocs, dont il ne reste que deux douzaines d’individus.

Dans un mémoire adopté le 9 octobre, la MRC évoque un projet gouvernemental « mal défini et extrêmement lourd de conséquences pour le milieu ». Elle exprime aussi « une extrême prudence » à l’égard des nouvelles mesures proposées par Québec le 30 avril dernier à Sainte-Anne-des-Monts, ainsi qu’un « haut niveau d’insatisfaction », notant au passage qu’il y a encore trop d’inconnus à ce moment quant aux modalités d’application.

Elle soutient que la délimitation du périmètre des habitats fauniques proposée « est incohérente et improvisée », ne tenant pas compte selon elle de la réalité du terrain. La MRC cite en exemple l’inclusion de terrains privés, d’une moitié de lac, de parcs éoliens ou des zones à proximité des municipalités. Elle note que 40% de son territoire est déjà grevé d’une affectation particulière et que le taux grimperait à 72% avec le projet pilote de Québec.

« La Haute-Gaspésie ne peut pas supporter une pression accrue sur le plan de contraintes d’accessibilité à ses secteurs traditionnellement utilisés notamment pour les activités récréotouristiques, de prélèvements fauniques, de villégiature, sylvicoles et d’aménagements forestiers », note-t-on dans le mémoire.

Guy Bernatchez

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Le préfet de la Haute-Gaspésie, Guy Bernatchez.

Démarche incomplète

 

La MRC aurait aimé une consultation spécifique de Québec pour la Haute-Gaspésie, celle-ci étant au 104e et dernier rang de l’indice de vitalité économique de la province. Un rapport de Raymond Chabot Grant Thornton déposé le 30 septembre à propos des impacts socioéconomiques des mesures de conservation du caribou en Gaspésie indiquait que le récréotourisme (ski en montagne, quad, motoneige, vélo de montagne, randonnée) et l’industrie forestière (la possibilité forestière de la région est de 2 millions de mètres cubes, soit 5,7 % de la province) sont les deux secteurs les plus touchés par les mesures de protection proposées.

Selon un sondage*, ce sont 89% des entreprises récréotouristiques de la Haute-Gaspésie qui anticipent une baisse d’activité à la suite de l’implantation de mesures proposées par le projet pilote, dont 74% qui ont évoqué une menace potentielle de fermeture. Le scénario pessimiste évalue à 600 les emplois potentiellement à risque en récréotourisme, pour une perte de 21 millions de dollars (220 emplois et 7,4 millions de pertes dans un scénario optimiste). Les entreprises de travaux sylvicoles en Haute-Gaspésie seraient quant à elles exposées à des risques à long terme.

« Bien que le nombre d’emplois à risque et la perte de revenus et de PIB potentielle demeurent limités à l’échelle de la province, dans le contexte régional de la Gaspésie où l’indice de vitalité demeure faible, les pertes potentielles s’avèrent importantes », note-t-on dans l’étude.

Le préfet de la MRC, Guy Bernatchez, indique que ses commettants sont derrière lui et que le projet pilote en Gaspésie pourrait avoir de nombreux impacts socioéconomiques.

« Ça pourrait être catastrophique. Il faut penser à notre collectivité et le drame humain qui pourrait y avoir avec les pertes d’emploi. L’accès au territoire est un facteur d’attractivité extrêmement important. Si on perd ça, on va peut-être subir un exode des jeunes entrepreneurs qui sont venus s’établir chez nous. Tout ça mis ensemble nous inquiète beaucoup. »

Les autres MRC en appui

 

Dans les années 1950, la population de caribous de la Gaspésie était estimée entre 700 et 1 500 individus. Ils ne sont maintenant plus que 24. Québec développe actuellement une stratégie pour les préserver. Une mise en enclos a déjà été opérée dans les deux dernières années.

Les territoires actuellement protégés couvrent le parc national de la Gaspésie, les réserves fauniques des Chic-Chocs, de Dunière et de Matane, ainsi que la ZEC Cap-Chat. Le gouvernement du Québec a récemment partagé des projets pilotes pour la population de caribous forestiers et montagnards, dont des mesures immédiates pour le projet d’aire protégée de Vallières-de-Saint-Réal de 96 km2 en attendant la désignation légale de cette aire protégée. La situation est critique pour la survie de la seule harde de caribous au sud du Saint-Laurent.

« Il ne faut pas perdre de vue qu’on n’est pas contre le caribou, précise Guy Bernatchez. On ne veut pas de clivage de ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. On croit fortement qu’il peut y avoir un équilibre entre économie et écologie. Il faut faire confiance aux gens du milieu pour trouver une stratégie, ensemble, mais le projet pilote va trop loin avec ses mesures de restriction. Il faut refaire nos devoirs. »

Les lignes directrices pointent par exemple vers la réduction du taux de perturbation dans les zones d’habitat en restauration de 87,4% à 35%. « L’objectif d’un taux de perturbation de 35 % est irréaliste, à moins de prévoir le retrait de certains droits existants et des expropriations », précise le mémoire de la MRC, donnant en exemple les parcs éoliens, les lignes électriques, les baux, l’autorisation d’utilisation du territoire public, les permis d’intervention pour réaliser des activités d’aménagement forestier dans la forêt publique, les sentiers, les infrastructures de la SÉPAQ et les réseaux routiers.

La MRC demande au final à Québec de suspendre pour une période indéterminée tout processus visant à créer de nouvelles catégories d’habitats fauniques qui pourraient être implantées en Gaspésie, de revoir complètement la nature des mesures fauniques qui pourraient être déployées dans la région et de lancer une nouvelle consultation publique. Les quatre autres MRC de la Gaspésie ont appuyé par résolution la position exprimée par le conseil de la MRC de La Haute-Gaspésie.

*Méthodologie du sondage

 

Au total, 27 des 47 entreprises récréotouristiques clés ont répondu entièrement au questionnaire de l’enquête. Les emplois dans les entreprises ayant pris part au sondage représentent près de 8 % des emplois totaux de la MRC. Il s’agit donc d’un échantillon non négligeable selon Raymond Chabot Grant Thornton. Les domaines d’activités principaux des participants à l’enquête englobent la motoneige, l’hébergement et le ski de randonnée.

Commentaires

24 octobre 2024

gagnon.roger@gmail.com

Y a un tigang de prétendus écolos de la région de Gaspé qui voudrait bien vider la Gaspésie des Gaspésiennes, Gaspésiens. Y veulent faire vêler du caribou avec des études qui n'ont jamais existées propulsées par du ouï-dire. Mais JAMAIS ils ne disent mots sur leurs vêlages personnel. Ou est passé le cougar. Perso, le dernier que j'ai vu était dans une boite de pickup en face du 80 rue des Fonds à Cap-Chat, vers 1958/1960. Et à voir la gérance de la Gaspésie depuis une vingtaine d'années je serais plutôt inquiet pour la population gaspésienne que pour le caribou. Et l'orignal, le cerf de Virginie quasi inexistant dans les années 50/60 remplacent lentement le caribou "landlock". À quand la fermeture des écoles ??????????? Gaspésiennes/Gaspésiens levez vous..

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