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16 octobre 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Accès aux aliments marins : qu’en pensent-ils?

GASPÉ

Un Océans de saveurs

©Un Océans de saveurs - Jon Yu et Manuel Ano

Antoine Nicolas, cueilleur d’algues, biologiste de formation et fondateur de l’entreprise Un Océans de saveurs, en pleine action.

L’idée d’une pêche personnelle dans le Saint-Laurent (voir le texte précédent en cliquant sur ce lien) peut susciter l’enthousiasme pour ceux qui rêvent de récolter, apprêter et déguster leur propre nourriture à même ce grand garde-manger de la mer.

Pour y parvenir, il faudrait à priori un cadre législatif bien défini. Les pêches étant de compétence fédérale, c’est au Parlement que la décision pourrait être prise – ou non – d’aller en ce sens. Le Sénat et la Chambre des communes seraient mis à contribution.

Au cabinet de Diane Lebouthillier, députée de Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine et ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, on rappelle surtout l’importance des pêches dans la région.

« La pêche commerciale est le principal moteur économique de la Gaspésie. Les pêcheurs commerciaux créent des emplois, alimentent les usines de transformation et soutiennent le développement de nos économies côtières. Nous continuerons d’appuyer un développement des pêches qui est basé sur la science et qui agit comme levier économique pour nos régions rurales », explique son attaché de presse, Jean-Christophe Armstrong.

Interrogée sur la question du homard en particulier, la députée et ministre avait catégoriquement refusé en mai d’ouvrir la porte à une pêche récréative sur la Côte-Nord, indiquant qu’elle « encouragerait plutôt tout le monde à se procurer du homard chez leur poissonnier », selon des propos rapportés par Radio-Canada.

Diane Lebouthillier

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

La députée et ministre Diane Lebouthillier.

Quid de l’opposition?

 

De son côté, la candidate bloquiste dans la future circonscription de Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine-Listuguj aimerait un examen approfondi sur la question – validé par des données fiables – afin de déterminer les impacts qu’une telle mesure pourrait avoir sur le milieu. Le Bloc Québécois a d’ailleurs proposé au Comité des pêches et des océans de la Chambre des communes d’entreprendre une étude sur les permis de pêche récréative pour ouvrir cette discussion.

La députée d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia, Kristina Michaud

©Photo : gracieuseté

Kristina Michaud, candidate à venir pour le Bloc québécois dans Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine-Listuguj.

« Il est tout à fait louable de réclamer un meilleur accès à une ressource qui nage sous nos yeux et qui semble appartenir à tout le monde et je comprends les gens de la Gaspésie qui se voient souvent privés de produits locaux de qualité au bénéfice du marché étranger, d’en vouloir plus », indique d’emblée Kristina Michaud. Elle rappelle du même coup que la pêche récréative est permise au Québec pour plusieurs espèces, comme pour certains poissons pélagiques et d’eau douce, le capelan, le maquereau et des mollusques.

« Ces pêches sont rigoureusement règlementées. Si nous ouvrons la pêche récréative à d’autres espèces, il faut avant tout s’assurer du respect et de la conservation de la ressource en plus d’un nombre important d’autres considérations que seules une consultation plus large et des études pourront démontrer. »

Un cueilleur en faveur

 

Pour Antoine Nicolas, cueilleur d’algues, biologiste de formation et fondateur de l’entreprise Un Océans de saveurs, à Gaspé, l’idée est loin d’être mauvaise. À condition que le tout soit bien encadré; balisé d’une façon responsable et durable. Il ne voit pas l’arrivée de potentiels auto-cueilleurs ou pêcheurs récréatifs comme une concurrence déloyale.

Il rappelle lui aussi qu’il est déjà possible de pêcher soi-même certaines espèces, comme le maquereau et la truite, ou d’en chasser d’autres comme l’orignal et le chevreuil. « Je pense que ça doit être encadré par des permis payants, avec un plan de gestion pour ne pas que ce soit le free for all, avec un contingent de disponibilité de ces ressources. Les quantités devraient être à déclarer, comme pour une pêche professionnelle, avec un réel suivi. De toute façon, des gens le font de toute manière comme le braconnage pour le homard ou la cueillette d’algues par eux-mêmes. En fait, n’importe qui peut aller chercher son permis pour cueillir des algues présentement … »

Bref, il y a encore loin de la coupe aux lèvres pour le groupe Ensemble pour un accès aux ressources marines, mais la discussion est ouverte. Pour les intéressés, la démarche sera présentée plus en détail ce mardi 5 novembre au Paquebot de Gaspé, dès 17 h. L'événement sera animé par Hugo Daniel et Renaud Camirand, deux membres du conseil d’administration.

Antoine Nicolas

©Photo fournie par Un Océan de saveurs – Caroline Bolieu

Antoine Nicolas, propriétaire d'Un Océan de saveurs.

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