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04 octobre 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Soir de débat pour la mairie de Percé

PERCÉ

Débat Percé

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Dans l’ordre, Michel Poissant, Alexandre Vibert Daraîche, Daniel Leboeuf, Linton Couture et Olivier Lafontaine.

Le poste de premier magistrat est convoité à Percé. Pas moins de cinq candidats s’affrontent en vue de l’élection partielle qui se tiendra le 27 octobre. Ils étaient réunis à l’Oasis jeudi à l’occasion d’un débat. Environ 75 personnes se sont déplacées pour y assister alors qu’une centaine l’ont regardé en direct sur le web.

D’emblée, tous ont convenu que la saga entourant la redevance touristique et la rue commerciale était derrière. Le sort de ces deux dossiers qui ont clivé une partie de la population semble scellé à double tour. Personne ne veut les déterrer. « Ce sont des sujets qu’on devrait abolir pour un bout de temps. Ç’a été un flop. Les gens n’en voulaient pas. Non merci », résume Michel Poissant, un ex-policier devenu entrepreneur, qui a notamment travaillé dans le nolisement d’autobus.

Les candidats conviennent également qu’il sera difficile en à peine un an – soit jusqu’aux élections générales – de mener à terme quelque projet d’envergure que ce soit. La prochaine année pourra à tout le moins servir de banc d’essai. « C’est un mandat tellement court qu’on n’a pas le temps d’élaborer ou instaurer toutes sortes de choses. Les dossiers qui sont à régler ce sont ceux qui sont déjà sur la table. Il faut être bref et direct. C’est ça qu’il faut régler », explique Alexandre Vibert Daraiche, pêcheur et actionnaire majoritaire de Pêcherie Daraîche.

La question de la transparence et de la confiance à regagner envers les citoyens a plusieurs fois fait surface pendant la soirée. Une enquête de l’UPAC et un rapport de la Direction des enquêtes et des poursuites en intégrité municipale de la Commission municipale du Québec concluant à « un cas grave de mauvaise gestion » ont affecté la population de Percé au fil des derniers mois, de l’avis de plusieurs.

« Il faut un canal de communication qui va être efficace. Je crois qu’en un an, on a le temps en masse. J’ai des idées claires avec un message compréhensible. On va aller chercher l’argent où elle est et la mettre aux bons endroits. Le problème d’habitation et de main-d’œuvre, c’est crucial […] Il faut arrêter de faire des projets abracadabrants et gérer l’argent de façon sérieuse. C’est la meilleure façon de faire », lance Olivier Lafontaine, directeur général, consultant et gestionnaire de projet pour la revitalisation au complexe d’hébergement du Pic de l’Aurore. Ce dernier est en lice à la mairie pour une deuxième fois, après une courte défaite par 91 voix en 2021.

Daniel Leboeuf, pharmacien à la retraite et président du conseil d’administration du Géoparc, cible les postes vacants à la Ville de Percé comme l’une de ses priorités, elle qui se retrouve sans directeur de l’urbanisme, adjoint à la direction générale, inspecteur en bâtiment ni réceptionniste. Il veut aussi explorer certaines possibilités pour augmenter les revenus. « Les Îles-de-la-Madeleine ont un statut particulier. Ils sont comme nous : une région éloignée avec une charge incroyable. Pourquoi on ne se prévaudrait pas des mêmes dispositions? », se demande-t-il.

De son côté, Linton Couture, qui a notamment été propriétaire pendant 18 ans d’une station-service à L’Anse-à-Beaufils et qui travaille aujourd’hui chez LM Wind Power, veut ramener un climat de travail serein à la Ville de Percé. « Un employé qui sourit est un employé qui produit. » Il propose également de diminuer le prix de vente des terrains municipaux pour inciter les familles à venir s’établir.

Salaire, culture et quai

 

Michel Poissant a été le premier à ramener sur la table la question du salaire de la mairie, un enjeu qu’il juge prioritaire. Ce point a sporadiquement refait surface dans les dernières années. Suite aux élections de 2017, la mairesse Cathy Poirier avait fait doubler sa rémunération (salaire et dépenses), la faisant alors passer de 29 855$ à 60 000$, afin de mieux refléter l’étendue d’une tâche à temps plein plutôt que partielle. Le candidat veut ramener le poste de maire à temps partiel à 25 heures par semaine pour 25 000$ par année. Alexandre Vibert Daraiche préfèrerait aussi ramener la tâche à temps partiel. Linton Couture propose plutôt de réduire le salaire « dans les 50 000$ » tout en travaillant lui-même à temps plein s’il est élu. Olivier Lafontaine réitère sa promesse faite il y a trois ans de couper le salaire de moitié. Daniel Leboeuf émet toutefois un bémol. « Je ne crois pas que c’est pertinent de décréter un salaire moindre. Il faut penser à la relève. On n’ira pas chercher des jeunes en leur donnant un petit salaire. »

Des questions du public sur l’érosion côtière causée par le nouveau quai et sur la culture ont également émergé. Dans son élément, Alexandre Vibert Daraiche a déjà analysé le dossier du quai. « C’est un gros problème. Il est mal adapté. Ce problème a été résolu à l’île Bonaventure quand ils ont fait des passerelles pour laisser mourir la vague sur le bord de la plage », explique-t-il tout en exposant son plan de match. « Je vous promets deux choses : être à l’écoute du monde et travailler avec ceux qui veulent avancer. Il faut relever l’image de Percé qui est une risée pratiquement. »

Les candidats ont cependant été peu loquaces sur l’implication de la municipalité en culture. Daniel Leboeuf a rappelé que la dernière politique culturelle remontait à 2014 et qu’il faudrait probablement la dépoussiérer. Olivier Lafontaine rappelle l’importance de l’histoire et de la culture; qu’il s’agit d’une richesse monumentale. « C’est un noyau économique insoupçonné qu’on devrait valoriser de plus en plus. »

Parmi les autres points, Michel Poissant voudrait revoir un poste d’essence au centre-ville, avoir davantage de parcs et de patinoires, ainsi qu’une chaîne de restauration rapide comme un Tim Hortons ouverte à l’année, ce qui lui a cependant valu quelques huées du public. Linton Couture a aussi cité l’environnement et l’eau potable comme enjeux prioritaires. Pour tous les détails, veuillez noter que la télévision communautaire du Rocher-Percé rediffusera le débat de près de deux heures dès le 7 octobre.

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