Culture
Retour03 octobre 2024
Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca
Les Ursulines et la science
MUSÉE DE LA GASPÉSIE
©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles
Une soixantaine d’objets témoignent de l’enseignement scientifique proposé à l’époque des Ursulines.
Religieuses, enseignantes et... scientifiques : voici le titre de la plus récente exposition hébergée dans les murs du Musée de la Gaspésie et dont le vernissage s’est tenu mercredi.
Coproduite par le Site historique Marguerite-Bourgeoys et le Musée des Ursulines de Trois-Rivières, cette exposition temporaire permet de documenter un angle qui d’emblée ne vient pas instinctivement en tête lorsqu’il est question de l’éducation faite par des sœurs au début du siècle dernier. Et pourtant, les pièces qui sont présentées actuellement démontrent un véritable souci scientifique et une rigueur certaine dans la démarche des Ursulines de Trois-Rivières, de Québec, et des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame.
Cylindres gradués, spécimens animaliers naturalisés, outils de physique, collection entomologique et reproduction fidèle d’un l’œil humain ne sont que quelques exemples aléatoires des 60 objets rassemblés témoignant de ce pan de l’histoire.
« Il y a des appareils étonnants et fascinants qui témoignent de l’avant-gardisme de ces religieuses qui ont su s’équiper et avoir les moyens d’enseignement nécessaires pour faire apprendre les sciences à leurs élèves », explique la conservatrice du Musée de la Gaspésie, Vicky Boulay.
Rappelons qu’au début du XIXe siècle, l’étude des sciences était davantage l’affaire des protestants que des catholiques. Voulant damer le pion de la « concurrence », les Ursulines et les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame développent un cursus scolaire scientifique étoffé, même si les femmes devront attendre la Révolution tranquille avant de véritablement pouvoir espérer y faire carrière.
« Ce n’était pas seulement la science en général, mais de manière spécifique comme la chimie, la physique, les mathématiques, la zoologie ou la botanique. Elles allaient assez en profondeur. Ça provient d’une réelle volonté de mieux former les jeunes filles pour qu’elles deviennent des citoyennes plus allumées », précise Vicky Boulay.
Quelques items relatifs aux Ursulines de Gaspé qui dormaient dans les voutes du musée ont également été incorporés à l’exposition. Celles-ci ont débuté leurs œuvres le 24 septembre 1924 et auraient fêté récemment leur 100e anniversaire. Les dernières sœurs ont cependant quitté la ville en 2020. La cloche du monastère de Gaspé installée et bénie par Mgr Ross peut notamment être observée. L’exposition est à voir jusqu’au 11 mai.
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