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03 octobre 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Le contenu éolien régional s’invite au Salon rouge

QUÉBEC

Warwah Rizqy

©Image tirée de la période de questions filmée par l’Assemblée nationale

La députée libérale Marwah Rizqy.

Depuis plusieurs mois, le maire de Gaspé et d’autres acteurs du milieu plaident pour une véritable stratégie manufacturière québécoise dans l’éolien, en marge des ambitions d’Hydro-Québec qui veut notamment ajouter 10 000 mégawatts de nouvelles capacités de cette énergie renouvelable d'ici 2035.

« Si on veut que ça marche sur un peu plus long terme, ça va prendre une vision de cette grappe-là industrielle. On l’a déjà eu, mais on l’a perdu. Si on fait venir nos composantes de la Chine, il y a un petit problème quelque part. C’est particulier », remarquait déjà en juillet Daniel Côté.

Cette question de parts de contenu québécois dans l’éolien s’est frayé un chemin jusqu’à la période de questions à l’Assemblée nationale aujourd’hui. La députée libérale Marwah Rizqy a lancé la première salve, citant elle-même une interrogation du conseiller municipal de Gaspé, James Keays, publiée hier sur X. « J’espère que c’est une mauvaise blague? Il me semble qu'il faudrait arrêter de scorer dans notre propre but et de commencer à compter sur l'expertise et la qualité de nos entreprises gaspésiennes et québécoises. » Ce dernier faisait référence à une nouvelle de la radio CHNC rapportant les propos du député de Gaspé, Stéphane Sainte-Croix, qui indiquait que Québec n’envisageait pas de contenu québécois dans les prochains appels d’offres en éolien.

Cette orientation est dans la même lignée que celle de l’ex-ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, qui en février à Gaspé disait ne pas entrevoir de telle obligation de contenu minimal québécois ou régional dans les futurs projets éoliens. « Il ne faut pas que ça coûte 15 sous le kilowattheure. Il y a un équilibre à avoir entre le coût et le contenu local. Au Québec, un des problèmes qu’on a eu dans le passé, c’est qu’il n’y avait pas de prévisibilité. Plus on va pouvoir donner aux équipementiers de la prévisibilité, plus ils vont être ouverts à s’installer. Je pense qu’on va y arriver naturellement », indiquait-il alors.

Est-ce que ce point de vue est partagé par la nouvelle ministre de l’Énergie, Christine Fréchette? Son cabinet n’avait toujours pas répondu au Gaspésie Nouvelles au moment d’écrire ces lignes.

Relance industrielle

 

La députée Rizqy est revenue à la charge au Salon rouge en rappelant que ce sont les caquistes qui ont retiré l’obligation de contenu québécois et régional. « C’est ce gouvernement qui en 2022 in extremis a retiré la condition essentielle à savoir que 50% des produits soient québécois dont 35% régional. On s’apprête à doubler le parc éolien québécois et on se dit que c’est correct et qu’on va prendre des pales d’ailleurs, peut-être de Chine. » Son interlocuteur, le ministre délégué à l’Économie, Christopher Skeete, a esquivé la question.

Rappelons que les pales du parc éolien Apuiat, sur la Côte-Nord, arrivent de Chine, alors que celles qui sont actuellement fabriquées à l’usine de Gaspé s’en vont au Texas. Par ailleurs, au début des années 2000, lors de la naissance de l’industrie manufacturière éolienne québécoise, les généreux crédits d’impôt offerts ont mené à l’arrivée de plusieurs joueurs comme les usines de Marmen (tours et nacelles) et d’Enercon (tours) à Matane, ainsi que de LM Wind Power à Gaspé (pales). Fabrication Delta de New Richmond s’est aussi lancé dans l’aventure (tours et moyeux).

LM Wind Power

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Des pales fabriquées à Gaspé.

Lors du premier appel d’offres de 1 000 MW lancé en 2003 par exemple, un minimum de 40 à 60 % du coût global du projet devait être dépensé en Gaspésie ou en Matanie, selon la date de mise en service.

Une partie de cette expertise industrielle a cependant été perdue avec la fermeture d’Enercon et le ralentissement pendant plusieurs années chez Marmen. Cette dernière a toutefois relancé ses activités en septembre dans le cadre du projet éolien Pohénégamook–Picard–Saint-Antonin–Wolastokuk, comptant embaucher une centaine de travailleurs supplémentaires. LM Wind Power continue d’opérer à plein régime avec près de 600 employés.

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