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23 septembre 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Inauguration de la Capitale québécoise des pêches maritimes

RIVIÈRE-AU-RENARD

Tour observation

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

La tour d’observation de près de 14 mètres permet de voir le large au-delà des brise-lames.

Élus, partenaires et citoyens étaient réunis en ce radieux samedi afin d’inaugurer officiellement la première phase de la Capitale québécoise des pêches maritimes à Rivière-au-Renard.

Des investissements de 8,7 millions ont été effectués au cœur du centre-ville afin de redynamiser les lieux, fortement endommagés lors des inondations de 2007 et 2010. Deux personnes avaient perdu la vie suite aux pluies torrentielles de 2007 et quelque 250 personnes avaient été évacuées, laissant une certaine fracture dans la communauté.

La nouvelle promenade en bord de mer, la tour d’observation de près de 14 mètres pour voir le large au-delà des brise-lames, l’aire de jeux pour les enfants, l’élargissement de l’accès à la mer et la présentation immersive créée par XYZ Technologies à l’intérieur de l’ancien bâtiment des Robin laissent aujourd’hui entrevoir des jours heureux. Le premier plan de ce projet a été présenté au public il y a plus de 10 ans, en 2013.

« Enfin! C’est comme un rêve; c’est de toute beauté […] C’était un besoin; pas un luxe », lance d’emblée Anne-Marie Gauthier, présidente de la Corporation de développement de Rivière-au-Renard.

Rétention et promotion

 

En 2022, lors de la première pelletée de terre, le village dénombrait environ 3 000 visiteurs annuellement. Les projections d’achalandage de la Capitale québécoise des pêches maritimes faisaient état d’un potentiel de 50 000 visites lorsque le projet serait terminé.

Déjà cet été, une hausse d’achalandage de 30% a été enregistrée en moyenne au bureau d’accueil touristique de Rivière-au-Renard, selon Destination Gaspé, l’entité paramunicipale en charge de la promotion touristique de la ville. La hausse était de 44% en juillet seulement. L’organisation reprendra d’ailleurs les opérations du site dès l’an prochain, en 2025, et entend y déployer une programmation dès le printemps avec des visites guidées. « C’est un produit d’une attractivité hors du commun au niveau touristique. On a énormément d’ambition. C’est prometteur et on est plus qu’enthousiastes de le faire découvrir à la clientèle locale et internationale », explique Pascale Rémillard, la directrice générale de Destination Gaspé.

La présentation immersive permettra notamment aux touristes de mieux comprendre le quotidien des vaillants gaillards de la mer qui défient les eaux parfois troubles du Saint-Laurent à la recherche de la précieuse crevette nordique, de mieux en mieux cachée. « On travaille dans un environnement où on n’a aucun contrôle et où on doit toujours être à l’affût. C’est réaliste et ça fait partie de notre histoire. Ça met bien en valeur Rivière-au-Renard. Je trouve ça extraordinaire. Ça va être assez pour faire de la rétention et faire comprendre notre métier », estime Réginald Cotton, ex-conseiller municipal et pêcheur retraité.

Anne-Marie Gauthier

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Anne-Marie Gauthier, présidente de la Corporation de développement de Rivière-au-Renard.

Un jalon pour le lien maritime?

 

Ironiquement, l’inauguration de cette première phase arrive alors que le quota du crustacé est en chute libre, ayant passé de 14 500 tonnes à 3060 tonnes dans la dernière année dans le golfe du Saint-Laurent. Les quantités de flétans sont également en forte baisse.

Mais justement, une présence accrue de touristes permettra certainement de diversifier l’économie locale, croit le maire Daniel Côté. « Ça ne va pas tout compenser, mais le récréotourisme va apporter un certain baume sur notre économie. Ça ne peut pas nuire. » Par ailleurs, si une deuxième phase comprenant la restauration du bâtiment des Robin et une troisième pour le réaménagement du secteur du marais sont également dans les cartons, cette inauguration est aussi de bon augure pour un autre dossier majeur.

« On travaille à ramener des industriels pour investir dans la place. Avec de belles infrastructures, ça amène une qualité de vie. C’est notre objectif de base, la qualité de vie, pour les gens qu’on reçoit et le touriste. On veut être une pièce maîtresse pour le côté nord de la péninsule. Avec ça, le lien maritime est en action. On y croit et c’est là que Rivière-au-Renard va être sur la carte », précise Anne-Marie Gauthier.

Le projet de lien maritime entre la Gaspésie (Rivière-au-Renard), Anticosti et la Côte-Nord a été relancé en novembre 2022 par le Port de Havre-Saint-Pierre, un organisme à but non lucratif. Bien qu’elle soit une péninsule, la Gaspésie n’a aucun traversier permanent sur son territoire.

L’idée d’en établir un vers Anticosti suit son cours, d’autant plus que le lieu a récemment été ajouté au patrimoine mondial de l’UNESCO. « Avant d’acheter un bateau de plusieurs millions de dollars et de restaurer des quais, le gouvernement du Québec veut être sûr de son investissement, précise Daniel Côté. Les études sur les retombées économiques, c’est assez concluant, mais on est encore dans les études préliminaires. Si on veut démocratiser l’accès à l’île, c’est important d’avoir une liaison maritime. »

Rappelons que la première phase de la Capitale québécoise des pêches maritimes à Rivière-au-Renard a été réalisée grâce à l’injection de 3,4 millions de dollars par Québec, à un soutien de 2,7 millions d’Ottawa et un déboursé de 2,6 millions par la municipalité.

Place de la Révolte

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Des panneaux d'interprétation ont été installés à plusieurs endroits.

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