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18 septembre 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Travaux d’urgence requis à la cale de halage de Newport

CHANDLER

Cale Halage

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

L’équipement est inopérable depuis le mois d’août.

Des inspections faites récemment à la cale de halage de Newport font craindre pour la sécurité des utilisateurs. L’équipement est inopérable depuis le mois d’août.

Des travaux d’urgence évalués à 1 million de dollars sont nécessaires pour réparer l’infrastructure qui a été construite par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation en 1984, mais qui est la propriété de l’Association des crabiers gaspésiens (ACG) depuis 2019. De la corrosion a notamment été observée à la palplanche, ce qui fragilise la structure sur laquelle s’appuie la grue portique servant sortir les bateaux de l’eau. Du gravier qui soutient la dalle de béton s’est également déplacé.

En conséquence, depuis le mois d’août, les bateaux en cale sèche ne peuvent plus être remis à l’eau via la cale de halage et vice-versa pour ceux qui sont toujours amarrés à quai. Au moment d’écrire ces lignes, ce sont 12 des 40 crabiers de Newport qui étaient toujours à l’eau. « C’est officiel que certains vont devoir rester à quai. Ça peut être problématique puisqu’ils seront soumis aux intempéries cet hiver », explique Daniel Desbois, le président de l’ACG.

Si les plus petites embarcations peuvent être transportées avec des remorques, les plus grandes devront naviguer vers d’autres parcs d’hivernage ou encore rester sur place. Celles qui sont déjà sur la terre ferme sont en quelque sorte prises au piège puisqu’elles sont surdimensionnées pour un transport terrestre. Une solution devra être trouvée d’ici le début de la prochaine saison de pêche.

De son côté, l’administration portuaire locale craint d’être prise entre l’arbre et l’écorce. « Le pêcheur n’a pas le choix de s’installer au quai où c’est le plus sécuritaire dans les circonstances, lance le président, Luc Legresley. Nous d’avoir des bateaux qui vont coucher à l’eau, ça amène des dépenses supplémentaires. Et s’il arrive un incident, une autre Fiona, est-ce que c’est nous – une organisation bénévole – qui devenons responsables? L’imputabilité, ça existe. C’est un enjeu qu’on ne doit prendre à la légère. »

La détérioration observée à la cale de halage faisait suite à un projet d’agrandissement de la cale de halage que voulait mener l’Association des crabiers gaspésiens; projet estimé à environ 10 millions de dollars. La capacité initiale de l’infrastructure était de 100 tonnes, puis a été augmentée à 150 tonnes au fil des ans. L’organisation visait maintenant le double avec la grandeur des crabiers qui ne cesse de prendre de l’ampleur. « Il y a près de la moitié des crabiers qu’on ne peut pas monter ici à Newport, soit à cause du poids ou de leur largeur », précise Daniel Desbois, dont l’association est prête à débourser 10% de la facture.

Luc Legresley

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Luc Legresley, président de l'administration portuaire de Newport.

Le politique interpellé

 

L’ACG interpelle les deux paliers supérieurs de gouvernement afin de leur venir en aide dans les plus brefs délais. Aucun programme actuel ne semble cependant correspondre à leurs besoins.

Bien au fait du problème, la députée et ministre Diane Lebouthillier invite son homologue québécois aux Pêches, André Lamontagne, à intervenir dans le dossier. « Depuis des décennies, dans les provinces de l’Atlantique, plusieurs cales de halage et grues portiques bénéficient d’un entretien régulier financé exclusivement par les gouvernements provinciaux, qu’elles se trouvent sur des terrains fédéraux ou non. Il apparaît donc évident que le gouvernement du Québec doit emboiter le pas et prenne ainsi les responsabilités qui lui reviennent. »

Diane Lebouthillier

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

La députée et ministre, Diane Lebouthillier.

Celle-ci a fait parvenir une lettre au ministre Lamontagne hier à ce sujet, où elle écrit que sans action concrète de la province, pas moins de 150 pêcheurs « se verront bientôt incapables de perpétuer nos plus belles traditions maritimes, causant un tort économique considérable à la région et ses travailleurs. »

Selon les données de Pêches et Océans Canada, les débarquements du havre de pêche de Newport ont généré des revenus de plus de 30 millions de dollars au cours des trois dernières années, sans compter les usines de transformation locales l’entreprise

Conception Navale FMP, qui dépendent de la cale de halage pour mener à bien leurs opérations quotidiennes.

À Radio-Canada, les propriétaires du chantier naval de Newport ont indiqué craindre la perte de contrats et même envisager une fermeture si un dénouement heureux n’est pas rapidement trouvé.

Pour sa part, le bureau de Catherine Blouin, députée de Bonaventure, indique qu’il est trop tôt pour commenter le dossier puisque des discussions sont en cours présentement et que des options sont évaluées. Ce dernier précise cependant que le MAPAQ, le ministère de l’Alimentation, des Pêches et de l’Aquaculture du Québec, est lui aussi bien au fait et qu’il se penche sur la question en ce moment. Provincial ou fédéral, Daniel Desbois croit au final que tout le monde devra y mettre du sien. « Je crois que ça va prendre l’implication d’un peu tout le monde, nous y compris », conclut-il.

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