Économique
Retour04 septembre 2024
Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca
Le Chantier Naval Forillon acquiert les Entreprises maritimes Bouchard
RIVIÈRE-AU-RENARD
©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles
La vente des Entreprises maritimes Bouchard a été conclue pour 2,7 millions de dollars.
Après avoir décroché en octobre un contrat de 55,5 millions de dollars avec la Garde côtière canadienne afin de fabriquer leur premier navire hybride, le Chantier Naval Forillon poursuit sur sa lancée en acquérant les principaux actifs des Entreprises maritimes Bouchard, à Rivière-au-Renard.
Celle-ci se spécialise dans les réparations et les modifications de bateaux (changement de moteur, rallongement de pont, sablage, peinture, traitement de coque, installation de systèmes hydrauliques, de pompage et de réfrigération). L’acquéreur explique que cette transaction lui permettra de renforcer sa capacité de production d’entre 30% et 40% en opérant sur deux sites distincts.
Les Entreprises maritimes Bouchard comptaient sept employés au moment de la vente, conclue en juillet. Tous les emplois ont été maintenus. Cinq autres personnes ont été engagées depuis, et six travailleurs ont été transférés des ateliers de Sandy Beach à ceux de Rivière-au-Renard, portant le total à 18 à cet endroit. À moyen terme, cette division devrait compter environ 40 employés. Le Chantier Naval Forillon emploie entre 90 et 100 employés actuellement. Ils pourraient être 150 d’ici deux ans.
©Jean-Philippe Thibault
Le président-directeur général du Chantier Naval Forillon, Jean-David Samuel.
« Nous avions un plan de croissance en place, et cette opportunité nous permet d’élargir nos activités. Grâce à cet achat, nous pourrons offrir des services de réparation de navires à Rivière-au-Renard tout en continuant la construction navale à Gaspé. Nous sommes déterminés à collaborer activement avec les acteurs locaux, à dynamiser l’écosystème de la zone industrialo-portuaire de Rivière-au-Renard et à consolider les emplois existants », se réjouit Jean- David Samuel, président-directeur général du Chantier Naval Forillon.
Les nouveaux lieux leur donnent 20 000 pieds carrés de plancher supplémentaires répartis en deux bâtiments principaux; l’un comprenant un entrepôt et un atelier de fabrication et de préassemblage, l’autre un hangar. La mise à l’eau des navires sera notamment facilitée par un ber cavalier accessible localement, qui peut accueillir jusqu’à 300 tonnes, comparativement à 800 tonnes pour leurs ateliers près du quai à Sandy Beach. Un système de rail et un pont roulant seront installés d’ici la fin de l’hiver.
« C’est ici qu’une partie de notre vision pour l’avenir va se concrétiser avec une orientation renforcée vers les travaux nécessitant une ingénierie de conception », précise Georges Tapp, qui est devenu le directeur du site de Rivière-au-Renard. La construction de bateaux neufs est aussi dans les cartons.
La direction espère notamment profiter de la Stratégie nationale de construction navale d’Ottawa pour bien se positionner. Le Chantier Naval Forillon œuvre déjà à compléter les 10 navires de recherche et de sauvetage de la Garde côtière canadienne. La vente a été conclue pour 2,7 millions de dollars. La Banque de développement du Canada a participé au montage financier en consentant une hypothèque de 1,66 million. Investissement Québec a de son côté consenti à deux prêts de 900 000$ et 690 000$.
Diversification bienvenue
Avec en toile de fond la crise dans le monde de la crevette nordique – véritable locomotive économique à Rivière-au-Renard – la majorité des capitaines propriétaires ont réduit au minimum les investissements sur leurs embarcations, ce qui percole sur les entreprises gravitant autour de ce secteur. Le maire Daniel Côté se réjouit de voir un acteur local investir dans sa communauté. « Ça va faire du bien au village, durement éprouvé par la crise qui sévit dans la crevette et le turbot depuis quelques années. Ça va faire du bien de diversifier l’économie. »
Le Chantier Naval Forillon veut aussi se diversifier avec des armateurs privés et des sociétés d’État, comme la Société des traversiers du Québec, tout en continuant à servir la clientèle de pêcheurs locaux. « C’est un cycle, on croit que ça va revenir dans quelques années », résume Jean-David Samuel. Les Entreprises maritimes Bouchard ont été fondées en 1986 par Camil Bouchard, qui ont pris de beaucoup d'expansion depuis les premiers balbutiements dans son propre garage. Ce dernier a revendu l'entreprise depuis.
©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles
Les nouveaux lieux leur donnent 20 000 pieds carrés de plancher supplémentaires répartis en deux bâtiments principaux; l’un comprenant un entrepôt et un atelier de fabrication et de pré-assemblage, l’autre un hangar.
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