Québec octroie plus de 1 M$ pour le Manoir Le Boutillier

L’ANSE-AU-GRIFFON

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Le Manoir Le Boutillier a été classé comme monument historique par Québec en 1974.

Construit entre 1850 et 1860, le manoir Le Boutillier pourra vivre encore longtemps grâce à une aide financière d’un peu plus de 1 million de dollars accordée hier par le ministère de la Culture.

« Quand on parle de protection du patrimoine bâti, on a des bâtiments partout au Québec qui se démarquent par leur valeur. Ici, c’est un exemple très évocateur; parlant pour la Gaspésie et l’ensemble de la province. La Ville fait déjà plus que sa part chaque année pour la protection du bâtiment et je veux le saluer. Une municipalité qui s’engage dans la protection du patrimoine, on aime ça. Ce ne sont pas toutes les municipalités qui font ce choix-là », explique le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, qui était sur place pour l’annonce.

Le manoir Le Boutillier est propriété de la Ville de Gaspé depuis 1996. Le maire Daniel Côté explique qu’environ 100 000$ est réservé chaque année pour conserver son bon état. Les travaux de réfection totaux, estimés à 1,3 million de dollars, étaient cependant une bouchée trop grosse à avaler pour la municipalité, qui gère un budget annuel de 36 millions. Une demande d’aide financière été placée par Gaspé en juin 2023 via le programme Aide aux immobilisations pour la conservation de bien patrimoniaux, qui a ultimement débouché sur l’annonce de lundi. La Ville bouclera le montage financier en défrayant les 263 000$ manquants.

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Johanne Murray, directrice générale depuis 34 ans au Centre socioculturel Manoir Le Boutillier.

Travaux d’envergure

Dans les faits, le travail de restauration au manoir Le Boutillier a déjà débuté il y a quatre ans sur les huit fenêtres les plus endommagées, mais 17 autres restent toujours à faire. Mais ne répare pas qui veut un bâtiment d'inspiration néoclassique. Le verre est par exemple importé d’Angleterre, ce qui n’est pas donné. On évalue entre 15 000$ et 20 000$ le coût par fenêtre, pour un travail qui peut durer au minimum deux mois.

L’ancien poste de pêche, résidence du gérant et magasin général doit aussi être repeint. La peinture utilisée doit être produite à base d’huile de lin, comme à la belle époque.

« C’est vraiment un travail de moine. Ce n’est pas une rénovation, mais de la restauration. Le ministère est soucieux de conserver la valeur historique et patrimoniale. C’est très important pour nous parce que le bâtiment nous tient à cœur. C’est une fierté. Ça va être tellement beau quand ça va être terminé », se réjouit Johanne Murray, directrice générale depuis 34 ans au Centre socioculturel Manoir Le Boutillier, l’organisme à but non lucratif qui gère les lieux depuis octobre 1978. Le revêtement extérieur, les volets, la galerie, la rampe d’accès et de l’éclairage pour mettre en valeur l’architecture sont aussi au menu.

Rappelons que le Manoir Le Boutillier a été classé comme monument historique par Québec en 1974. Son premier propriétaire, John Le Boutillier, a été politicien et homme d’affaires, essentiellement dans la morue séchée et salée, un élément qui a façonné les premiers pourtours de l’histoire québécoise.

Encore aujourd’hui, l’arrière-arrière-petit-fils de John Le Boutillier vient faire sa visite au manoir de son aïeul chaque année. Les travaux ne devraient quant à eux pas commencer avant 2025, le temps de préparer plans et devis.

Entre 6000 et 8000 personnes visitent le manoir depuis la fin de la pandémie. Ils étaient entre 10 000 et 12 000 avant. Neuf étudiantes en habits d’époque racontent l’histoire du bâtiment et du développement de la Gaspésie, toutes formées par l’historien Jean-Marie Thibeault. « On se fait un point d’honneur d’être rigoureux sur l’aspect historique. Les gens repartent d’ici après une visite de 1h-1h30 en ayant appris bien plus que sur l’histoire d’un seul bâtiment, mais sur toute l’histoire de la Gaspésie », conclut Johanne Murray. Le Centre socioculturel Manoir Le Boutillier compte sur un budget annuel de 275 000$, dont 114 000$ provient du ministère de la Culture.

Le maire de Gaspé, Daniel Côté, le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, et le député de Gaspé, Stéphane Sainte-Croix.

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