Carrières Avis de décèsÉdition Électronique Infolettre

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Culture

Retour

12 juillet 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Renouveau au Chafaud

PERCÉ

Le Chafaud

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Gabrielle Lauzon est la nouvelle directrice du Chafaud.

Un nuage sombre planait au-dessus de la tête du Chafaud, en raison du départ annoncé de son directeur et fondateur, Jean-Louis Lebreux, qui a tenu sur ses épaules le musée depuis sa création en 1983 avec les moyens du bord, mais une dose impressionnante de temps et d’efforts.

Pour Gabrielle Lauzon, il n’était pas question de laisser tomber cette institution. Dîplomée en histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal et l’Université de Montréal (baccalauréat et maîtrise), celle qui est revenue en Gaspésie depuis cinq ans – elle est née à Gaspé, mais a quitté à l’âge de 2 ans et a grandi à Québec et Montréal – a repris les rênes de l’endroit comme directrice pour la saison estivale, malgré les défis. Contrairement à d’autres musées, celui de Percé ne jouit d’aucune subvention récurrente. Les sommes nécessaires à son fonctionnement sont amassées à la pièce, grâce à la générosité d’institutions, de commanditaires, de certains ministères, de commerçants ou d’enveloppes discrétionnaires.

« C’est un emploi très précaire à la base, il faut l’avouer, résume celle qui a également rédigé la politique culturelle de la MRC du Rocher-Percé. Il n’y a aucune subvention. Je dois aller chercher mon salaire. J’attendais un peu de voir si on voulait qu’il y ait une relève. »

Ayant travaillé en collaboration avec son prédécesseur, notamment pour l’aider à mettre sur pieds les expositions des deux dernières années, il était logique que Gabrielle Lauzon assure cette relève. « Cet hiver, on est venu me voir pour savoir si je voulais reprendre la direction. J’ai accepté en me disant que j’allais m’occuper de cet été et qu’on verra pour la suite, mais j’ai tellement un bon conseil d’administration que ça donne espoir pour la suite. Tout le monde doit mettre l’épaule à la roue. Ça demande tout de même une bonne dose de bénévolat pour pérenniser une institution comme celle-là. »

Ode chromatique

 

Quoi de mieux pour chasser un nuage sombre qu’une exposition faisant la part belle aux couleurs? En fait, pour être exact, il y a deux vibrantes expositions autour du thème de la couleur. D’un côté, admirez le tiers des œuvres de la collection du Chafaud – amassées au fil des ans par Jean-Louis Lebreux, souvent issues de dons privés – dont certaines encore jamais sorties des réserves. Cette exposition met en lumière les pièces maîtresses de la collection, parmi lesquelles on retrouve Jean-Paul Riopelle, Francine Simonin et Fabienne Verdier.

« Ce sont des peintures; un parcours chromatique qu’on a monté avec ce qu’on avait. Ce qui est intéressant aussi, c’est de voir les différentes manières que les artistes peuvent présenter le même sujet, comme le rocher Percé par exemple. La couleur peut être similaire, mais la perspective est complètement différente. C’est une expérience sensorielle chromatique et on essaie que ce soit facile d’accès pour que les gens ne soient pas intimidés », explique Gabrielle Lauzon, qui assure également le commissariat de l’exposition.

Le Chafaud

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Il est possible d’admirer le tiers des œuvres de la collection du Chafaud, dont certaines encore jamais sorties des réserves.

De l’autre, découvrez à l’étage le corpus de Stéphanie Robert, qui expose pour la toute première fois dans la région. L’artiste de Cacouna présente une série d’œuvres honorant sa connexion sensible avec la nature. À travers des palettes de couleurs paysagères harmonieuses, ses œuvres expriment une constante recherche d’équilibre.

« Elle utilise la couleur de manière très intense dans son travail, analyse la directrice. Dans l’ensemble, c’est un peu pour faire dialoguer les différentes manières de représenter la couleur en peinture. On prend le pari que la couleur c’est quelque chose que tout le monde peut recevoir d’une manière ou d’une autre. Il y a des œuvres figuratives, d’autres abstraites, et je me rends compte à quel point les gens apprécient souvent l’un ou l’autre. »

À noter que les expositions sont présentées jusqu’au 14 octobre. Le musée sera ouvert du lundi au vendredi de 10 h à 17 h, et les samedis et dimanches de 13 h à 17 h. Cette année, la tarification sera libre afin de rendre la culture accessible à tous et de démocratiser davantage cette institution. « Plusieurs nous ont dit que c’était une petite pépite qu’ils ont trouvé sur leur passage. C’est ce qu’on veut. On veut démocratiser l’endroit et le rendre encore plus visible », conclut Gabrielle Lauzon.

Le Chafaud

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Le Musée Le Chafaud est encore bien en vie.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média