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09 juillet 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Pas de nouvel aréna : manifestation devant le bureau du député

GASPÉ

Manif Aréna

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Le député de Gaspé, Stéphane Sainte-Croix, est allé à la rencontre des manifestants réunis ce midi devant son bureau. À droite, le conseiller municipal James Keays.

Des élus et des citoyens ne digèrent toujours pas que le projet de nouvel aréna à Gaspé ait été refusé par Québec.

Une manifestation a été organisée ce midi devant les bureaux de Stéphane Sainte-Croix, où une trentaine de citoyens parfois accompagnés de leurs enfants ont pu se faire entendre, ce qui a laissé place à une discussion improvisée d’une trentaine de minutes avec le député de la CAQ dans la circonscription de Gaspé, qui ne s’est pas défilé.

« Il y a des moyens limités pour des besoins illimités alors on essaie de faire concilier la chose. On fait des arbitrages : des fois on gagne, des fois on perd, mais on ne baisse pas les bras pour autant […] Aujourd’hui on est déçu, mais vous avez ma pleine et entière collaboration », a indiqué en substance Stéphane Sainte-Croix.

Rappelons que le Programme d’aide financière aux infrastructures, récréatives, sportives et de plein air (PAFIRSPA) peut subventionner jusqu’à 66% des travaux d’un projet sélectionné, pour un maximum de 20 millions de dollars. Les gagnants et les perdants de cette enveloppe de 300 millions ont été annoncés la semaine dernière. L’aréna de Gaspé n’a pas été sélectionné, au grand dam de plusieurs. En campagne électorale, François Legault a promis une somme de 1,5 milliard sur 10 ans pour revamper les infrastructures sportives de la province. Les projets soumis ont atteint 2,7 milliards de dollars selon Stéphane Sainte-Croix.

Élus municipaux mécontents

 

Le conseiller municipal James Keays espère que le message de mécontentement à Gaspé remonte jusqu’au premier ministre lui-même et que les 1,2 milliard restants promis en campagne soient rapidement débloqués, au plus tard cet automne pour une autre ronde de financement. Ce dernier en avait d’ailleurs gros sur le cœur.

« Je le dis et la répète – et je ne le dis certainement pas à la légère – mais la CAQ et notre député n’ont pas livré la marchandise et n’ont pas été à la hauteur des attentes légitimes de notre communauté. Nos citoyens sont en colère et avec raison. On n’a pas l’intention de lâcher le morceau. On veut se faire expliquer ce refus inexplicable. On va demander des comptes », a-t-il lancé lundi soir lors de la séance du conseil municipal.

L’élu a calculé que la circonscription de Gaspé recevra des aides financières de 110 000$ sur les 300 millions disponibles, soit 0,037% de l’enveloppe. Avec le maire de Gaspé, Daniel Côté, il dénonce au passage que le milieu scolaire ait touché des sommes de 60 millions dans le PAFIRSPA. « Ç’a dénaturé complètement l’essence même du programme », résume James Keays.

« Les infrastructures scolaires, c’est le gouvernement du Québec, alors il vient lui-même puiser 60 de ses 300 millions dans une enveloppe destinée au municipal. Si l’argent avait été dépensé comme il le devait, je fais le pari qu’on aurait eu un oui », ajoute le premier magistrat. L’aréna de Gaspé a été construit en 1968 et son remplacement est chiffré à 28 millions. L’administration municipale espère aller chercher le maximum de 20 millions pour aller de l’avant.

Monette

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Jean-François Monette, ex-champion du monde de patinage de vitesse courte piste et aujourd’hui entraîneur du club local à Gaspé, urge le gouvernement d’investir dans un nouvel aréna pour la rétention de nouvelles familles.

Stéphane Sainte-Croix indique pour sa part entendre les doléances de ses électeurs et dit être en contact avec le cabinet titulaire du PAFIRSPA et avoir demandé une rencontre avec le cabinet du premier ministre pour avoir une meilleure idée des étapes à venir.

« On a adressé notre mécontentement et nos questionnements sur le programme, ses critères et ses objectifs. Je ne suis pas content et je supporte ma communauté. Je suis très au courant de la vétusté de notre aréna », précise-t-il.

Le temps n’a pas non plus apaisé la colère du maire de Gaspé. Une semaine après le refus de financement, Daniel Côté ne s’est pas gêné pour s’exprimer sur la place publique, lundi soir. « La grande, grande majorité des citoyens – ce n’est pas unanime, mais pas loin – est d’accord avec nous. La réponse gouvernementale qu’on a reçue, on l’a eu comme une gifle au visage; un coup de semonce. On a tout fait comme on nous l’a demandé de le faire. C’est juste un aréna digne de ce nom qu’on demande, ce n’est pas un château. »

Manif Arena

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

La trentaine de manifestants avaient différents messages à adresser à leur député.

« On nous avait dit que si on avait des plans et devis en poche, ça donnait beaucoup de points, qu’on allait scorer avec ça. On a eu le guts de sortir 1,2 million, parce qu’on voulait être prêt. Ç’a pas l’air à avoir pesé lourd dans la balance », ajoute-t-il en rappelant qu’il avait fait des infrastructures sportives d’envergure l’un de ses chevaux de bataille lorsqu’il était président de l’Union des municipalités du Québec, ce qui selon lui rajoute l’insulte à l’injure.

Citoyens en appui

 

Des citoyens présents à la manifestation se sont aussi montrés critiques, comme Jean-François Monette, ex-champion du monde de patinage de vitesse courte piste résidant aujourd’hui à Gaspé et entraîneur du club local. Il se demande comment un gouvernement qui se dit responsable des fonds publics peut octroyer des subventions entre 5 et 7 millions pour la venue des Kings de Los Angeles pour des matchs préparatoires à Québec alors que des municipalités dans tous les coins de la province tirent la couverture de leur côté pour se doter d’infrastructures sportives dignes de ce nom pour les générations à venir. « On parle d’une situation d’urgence et on se demande sur quels leviers pousser pour qu’ensemble le projet se réalise », se questionne-t-il.

Pierre-Luc Synnott, enseignant en éducation physique, est tout aussi dubitatif. « On se fait dire non, mais qu’est-ce que ça va prendre pour qu’on soit accepté? Présentement tout ce que je vois, c’est de la déception et de l’incompréhension. On a l’impression qu’il y a une tarte, mais qu’elle nous est passée sous le nez et qu’on n’y a pas droit », conclut-il.

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