Ottawa paiera finalement des emplois d’été au phare

CAP-DES-ROSIERS

©Archives - Gaspésie Nouvelles

Le phare de Cap-des-Rosiers a érigé entre 1854 et 1858.

Le Site historique maritime du phare de Cap-des-Rosiers pourra finalement compter sur l’aide du fédéral pour subventionner quatre emplois d’été* nécessaires à la visite de l’intérieur de l’infrastructure.

Les bénévoles du conseil d’administration ont appris la nouvelle hier. Le bureau de Diane Lebouthillier leur a confirmé qu’ils pourraient finalement compter sur le programme d’Emplois d’été Canada, mais les informations sont encore parcellaires. « Je ne peux pas donner de précision parce que je ne sais pas quel est le contenu de tout ça pour le moment. On sait que ça devrait débloquer. C’est une bonne nouvelle », explique la présidente Véronique Giteau. Le guide qui sera engagé grâce à la subvention du fédéral devrait commencer vers la mi-juillet et permettre la visite du phare pendant quatre jours par semaine à partir de ce moment; lorsque des bénévoles seront sur place à la billetterie.

Le bureau de la députée de Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine a confirmé l'information au Gaspésie Nouvelles jeudi*. Service Canada a accordé le financement dans le cadre d'une deuxième phase d'investissement, soit quatre emplois, l'équivalent de 1120 heures. Les fonds approuvés représentent une somme de 20 410$.

Diane Lebouthillier avait garanti la semaine dernière que le phare aurait le nombre d’emplois étudiants nécessaires cet été et dit être en communication avec le cabinet de son collègue Randy Boissonneault, ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles. « Été après été, je me suis toujours assurée que le Site ait le nombre d’emplois étudiants nécessaires. Je peux vous assurer que ce sera également le cas cet été », précisait-elle.

Mi-figue, mi-raison

Le conseil d'administration du Site historique maritime du phare de Cap-des-Rosiers émet tout de même certains bémols, la confirmation d’un salaire subventionné n’arrivant seulement que quatre jours avant l’ouverture prévue ce 22 juin. Il faut au minimum un mois pour former un étudiant afin qu’il puisse apprendre la riche histoire du plus haut phare du Canada, érigé entre 1854 et 1858 et désigné Lieu historique national le 11 juin 1973. Leur première demande avait été refusée par Service Canada le 26 mai.

Le nouveau bail avec Pêches et Océans Canada – le propriétaire du phare – ne leur accorde maintenant par ailleurs que jusqu’au 31 août pour opérer les lieux, soit une dizaine de semaines. Pour être admissible au programme d’Emplois d’été Canada, la ressource doit être âgée de 15 à 30 ans et devra surtout travailler pendant minimalement six semaines, sans quoi la subvention ne sera pas accordée et l’organisme sans but lucratif devra payer l’entièreté du salaire et des charges afférentes de ce guide.

« C’est un peu comme un pari. On aurait préféré le savoir au mois de mai, parce qu’il faut trouver la personne, la former, qu’elle assimile tout ça et surtout qu’elle reste, parce que sinon on va être dans le pétrin bien comme il faut. On va se donner pour trouver quelqu’un, mais ça ne va pas être facile. Les gens qu’on avait pris on leur a dit de trouver une job ailleurs – ce qu’ils ont fait – puisqu’on ne pouvait pas leur en garantir une. Ceci dit, on va faire en sorte d’utiliser au mieux ce qui nous est accordé », ajoute la présidente du conseil d’administration.

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Le maire de Gaspé, Daniel Côté.

Pérenniser au lieu de combler

Une rencontre avait par ailleurs lieu aujourd’hui avec plusieurs acteurs du milieu afin de trouver des solutions aux problèmes récurrents associés au phare de Cap-des-Rosiers, qui avait aussi été fermé l’an dernier en pleine saison touristique en raison d’enjeux de sécurité. Tous veulent éviter que le même mauvais film se répète à chaque année et que ce haut lieu du tourisme puisse enfin être libre de tout sable dans l’engrenage.

« On ne peut pas toujours fonctionner avec des bénévoles. On patche, mais ça ne peut pas être viable à moyen et long terme. Tout le monde se veut aidant. La communauté est motivée pour se bouger ensemble. C’est soulageant pour nous. On aimerait que le MPO nous donne plus de budget et que les emplois soient assurés. Si on doit ravoir le même cirque chaque année, c’est très épuisant pour les bénévoles. Ça nous gruge beaucoup d’énergie. On va essayer d’avoir des garanties du fédéral », explique Véronique Giteau.

Pour plusieurs, la réponse demeure et demeurera le rapatriement du phare d’un ministère à l’autre, du MPO à Parcs Canada, alors que les limites du parc national Forillon sont situées … à cinq mètres du site du phare de Cap-des-Rosiers.

À noter par ailleurs que la Ville de Gaspé a pigé une fois de plus dans ses coffres pour soutenir les opérations du phare de Cap-des-Rosiers avec une aide d’urgence de 2500$. La municipalité avait aussi fourni une aide financière d’urgence de 15 000$ l’an dernier suite à la fermeture subite du phare. « Madame la ministre [Diane Lebouthillier] a dit qu’elle allait s’en occuper, mais ce n’est pas un succès garanti. On veut que le comité opère alors on va payer […] On tient à notre patrimoine », expliquait le maire Daniel Côté lundi, une journée avant l'appel du bureau de la député au comité de bénévoles. Le premier magistrat est de ceux qui continuent de croire que la meilleure option pour assurer la pérennité du phare est un transfert du bâtiment du MPO à Parcs Canada.

* À noter qu'une première version de ce texte indiquait que le bureau de Diane Lebouthillier n’avait pas pu répondre à la demande de détails faite en fin d’après-midi mercredi par le Gaspésie Nouvelles en raison des délais serrés. Celui-ci a pu rejoindre le journal jeudi pour confirmer la nouvelle, d'où cette mise à jour. La première version du texte indiquait également qu'un emploi d'été serait comblé. Les sommes accordées par Service Canada ont été validées en fin d'après-midi jeudi et permettent d'en assurer quatre avec une somme de plus de 20 000$, d'où cette seconde mise à jour.

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