Les jurés Jennifer Alleyn, Naomie Décarie-Daigneault, Jean-Raymond Chales, Caroline Farley et Moïse Marcoux-Chabot ont noté « le caractère magistral de cette œuvre qui témoigne d’une maîtrise irréprochable du langage cinématographique mis au profit d’un récit d’une puissance cathartique et politique inouïe. »

Le film se concentre sur Olfa, une Tunisienne mère de quatre enfants et dont les deux filles aînées disparaissent un jour. Pour pallier leur absence, Kaouther Ben Hania invite des actrices professionnelles pour créer un dispositif cinématographique particulier pour mettre en lumière l’histoire du personnage éponyme et de ses filles.

« Par le biais d’une mise en scène faisant intervenir la force transformatrice et révélatrice du récit et de l’art, la réalisatrice a su rendre visibles les mécanismes de reproduction de la violence et l’impact d’une société oppressive sur ses femmes, ajoute le jury. Évitant tout manichéisme et nous plongeant dans la complexité de la violence domestique, de la répétition des abus et des traumas intergénérationnels, ce film grandiose offre une leçon de cinéma tout en promettant des avenues de guérison salutaires malgré la noirceur. »

Incapable de départager les qualités des deux films Lucas, une espèce humaine en voie de disparition d’Éli Laliberté et de Ma cité évincée de Priscilla Piccoli et Laurence Turcotte-Fraser, le jury leur a décerné ex aequo le Prix humaniste. Le premier pour les réflexions éthiques essentielles qu’il soulève entourant la trisomie 21 et le second pour sa réalisation exemplaire qui sert un propos criant d’actualité qu’est la crise du logement.

Le Prix caribou pour le film aux valeurs environnementales et écologiques a été remis à Malartic de Nicolas Paquet, qui offre une enquête détaillée, rigoureuse et alarmante sur l’impact du développement de mégaprojets industriels sur une région. Les perles de Mamita de Véronique Laveau a de son côté remporté le Prix du meilleur court métrage.

Enfin, la mention spéciale du jury est allée à Raquel Sancinetti pour Madeleine, qui entraîne le spectateur dans l’exploration d’une relation intergénérationnelle entre une dame centenaire à une jeune cinéaste de 30 ans. Le Prix du public lui est allé à L’océan vu du coeur de Iolande Cadrin-Rossignol et Marie-Dominique Michaud, qui a reçu le plus de votes de la part des festivaliers.