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06 novembre 2023

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Première journée de grève des milieux de la santé et de l’éducation dans l’Est-du-Québec

FRONT COMMUN

Grève

©Photo Gracieuseté

Des manifestations se sont tenues partout au Québec devant les écoles et les hôpitaux.

À l’instar des autres régions, la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent ont tenu une première journée de grève dans les milieux de la santé et de l’éducation.

Cette journée de perturbation s’est traduite par un débrayage de des syndiqués qui provoquent, dans certains cas, la suspension des cours pour les élèves pour une partie de la journée. Dans le milieu de santé, il s’agit plutôt de ralentissement des services puisque les travailleurs se relayeront sur les lignes de piquetage. On parle d’environ 7 200 syndiqués en Gaspésie et plus de 12 000 au Bas-Saint-Laurent qui participent à ces moyens de pression.

Pour le président de la CSN-Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Serge Saint-Pierre, l’idée est d’envoyer un message clair au gouvernement à l’effet que les dernières offres patronales sont inacceptables et n’encouragent pas les futurs travailleurs à s’engager au public. « Les offres salariales sur cinq ans ne couvrent même pas l’inflation projetée par ce même gouvernement. C’est environ 7,7 % en-dessous de l’indice des prix à la consommation. Ça veut dire que de travailler au public ne te permet pas de t’enrichir, au contraire. Il y a aussi le régime de rentes du Québec qui serait amputé chez ces travailleurs publics puisqu’ils ont droit à une régime de pension de l’employeur; donc moins de revenus pour nos travailleurs au moment de leur retraite. »

Serge Saint-Pierre va plus loin en affirmant que les conditions actuelles encouragent les travailleurs à quitter le public pour le privé. « Ce n’est pas comme ça qu’on va attirer des gens dans nos écoles et nos hôpitaux. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, il me semble qu’il serait pertinent de proposer des conditions de travail beaucoup plus alléchantes. Actuellement, nous faisons encore appel à des agences privées qui ne disparaitront pas tant et aussi longtemps que ce sera plus payant qu’au public. »

En enseignement, les professeurs demandent aussi davantage d’aide dans les classes où les élèves sont de plus en plus nombreux à avoir des services particuliers. Parfois, jusqu’à la moitié des élèves d’une classe auraient besoin de professionnels supplémentaires pour assister l’enseignant. « Les professeurs n’ont pas assez de temps pour préparer leurs cours et corriger les travaux parce qu’ils doivent constamment faire de la discipline. Ils se retrouvent donc à devoir ramener du travail à la maison », ajoute le président du syndicat.

Il y a aussi des revendications régionales comme les primes d’éloignement qui ne sont pas disponibles dans une région comme la Gaspésie. De plus, on souligne que 78 % des employés de la fonction publique sont des femmes. Le syndicat fait donc le calcul que le gouvernement maintient ainsi des milliers de femmes dans des situations financières peu intéressantes.

Pour ce qui est de la suite des choses, d’autres journées de grève sont prévues, soit du 21 au 23 novembre. « Les moyens de pression vont augmenter, pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée si le gouvernement n’écoute pas les revendications de nos travailleurs. Il aurait intérêt à régler la situation au lieu d’envoyer des chèques de 500 $ à tout le monde », conclut Serge Saint-Pierre.

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