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02 octobre 2023

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Le Prix Elsie-Gibbons pour Délisca Ritchie-Roussy

MURDOCHVILLE

Délisca Ritchie-Roussy.

©Photo fournie par la FQM

Délisca Ritchie-Roussy.

La mairesse de Murdochville a été récompensée samedi pour son engagement en politique en recevant le Prix Elsie-Gibbons, remis à une élue en reconnaissance de son influence pour favoriser et encourager l'engagement des femmes.

« C’est vraiment un beau prix et une belle reconnaissance. J’étais bien contente, d’autant plus que ç’a été remis par l’ex-première ministre Pauline Marois », se réjouit la principale intéressée. Sa victoire a été annoncée  lors du congrès annuel de la Fédération québécoise des municipalités.

Délisca Ritchie-Roussy est originaire de Pabos Mills et est arrivée à Murdochville à 20 ans comme enseignante; une carrière qu’elle a embrassée pendant 35 ans. Elle a plus tard fait le saut en politique municipale en 1997 comme conseillère, puis est devenue mairesse en 2004; rôle qu’elle occupe toujours aujourd’hui.

Pour son prix, le jury a noté sa grande résilience et son audace, notamment après la fermeture de la mine en 2002. Délisca Ritchie-Roussy était conseillère municipale lors de la crise occasionnée par la fermeture de la mine de cuivre de Noranda en 1999 puis celle de la fonderie en 2002, qui créèrent un schisme dans la communauté.

Le Syndicat des Métallos, avec la caution du maire de l’époque et quelques conseillers, avait organisé un référendum pour entamer des démarches pour la fermeture de la ville. Pas moins de 451 personnes sur 585 (77%) avaient donné leur appui au syndicat. Un deuxième référendum est tenu plus tard, cette fois par la ville elle-même. Les appuis sont moins forts, mais tout de même toujours en faveur de la fermeture, à 65%.

Délisca Ritchie-Roussy est de ceux qui ne peuvent concevoir de quitter les lieux. « Dans la nuit, on a écrit une lettre au gouvernement pour qu’il laisse la ville ouverte. Tu ne peux pas mettre du monde dehors comme ça. On voulait rester », explique-t-elle. Et ce en dépit que son propre mari ait perdu son emploi avec la fermeture de la mine malgré ses 30 ans d’expérience comme technicien en mécanique.

Le 11 septembre 2002, le gouvernement péquiste de Bernard Landry annonce que la ville resterait ouverte malgré le vote populaire. Le maire de l’époque quitte vers Québec et Délisca Ritchie-Roussy reprend les rênes par intérim en 2004. Mais deux camps s’opposent toujours. Certaines réunions du conseil municipal se font sous escorte policière tellement la situation est tendue. « Il faut avouer que ç’a créé une brisure énorme entre citoyens. Ça n’a pas toujours été facile », concède la mairesse.

Mais des nouveaux projets s’implantent graduellement et redonnent un second souffle à la ville jusqu’alors mono-industrielle. Le centre d’appel de la SAAQ, des éoliennes et le récréotourisme font leur apparition, au point tel où il est difficile aujourd’hui de s’imaginer une Gaspésie sans Murdochville. « Je pense qu’on a bien fait de tenir notre bout et que la décision de ne pas fermer la ville a été la bonne. Le temps va peut-être nous donner raison », ajoute Délisca Ritchie-Roussy.

Cette dernière, qui a entamé sa septième décennie, n’a toujours pas statué sur son avenir politique ni si elle se représentera aux élections municipales dans deux ans. « Si c’était demain, ça serait certain que oui! Je suis encore en forme et l’envie est là. Mais on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve alors on verra à ce moment », conclut-elle.

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