Une année exceptionnelle sur la rivière Saint-Jean

GASPÉ

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Le plus récent décompte dont les chiffres ont été partagés hier font état de 1212 grands saumons et 153 madeleineaux sur la rivière Saint-Jean.

Il faut remonter au milieu des années 90 pour observer des montaisons de saumons aussi bonnes que celles enregistrées cette année sur la rivière Saint-Jean.

Le plus récent décompte dont les chiffres ont été partagés hier font état de 1212 grands saumons et 153 madeleineaux. « C’est un record depuis longtemps. C’est vraiment exceptionnel; ça fait très longtemps qu’on n’a pas vu des montaisons semblables », lance d’emblée Rémi Lesmerises, directeur général de la Société de gestion des rivières de Gaspé.

Les chiffres sont plus normaux et s’articulent autour des moyennes historiques pour les deux autres rivières, qui comptabilisent 626 grands saumons et 91 madeleineaux pour la Dartmouth et 1037 grands saumons et 160 madeleineaux pour la York.

« Il faut toujours faire attention avec les montaisons d’une année. Parfois ça va bien, parfois moins bien, mais dans les trois dernières années on a eu de bonnes montaisons partout au Québec et surtout en Gaspésie. C’est une année un peu moins exceptionnelle – sauf sur la Saint-Jean – sinon c’est dans la moyenne », analyse le directeur général.

Les pêcheurs ont d’ailleurs été au rendez-vous depuis le début de la saison, parfois même un peu trop alors que du surachalandage a été observé à l’occasion. Depuis le début du mois de juillet, le manque de pluie se fait cependant ressentir. Le niveau des rivières n’est pas extrêmement bas, mais tout de même très bas, explique Rémi Lesmerires. « Généralement les pêcheurs n’aiment pas trop pêcher dans de telles conditions. Il y a juste à Gaspé qu’on n’a pas de pluie alors même si les montaisons sont bonnes, les gens se sont répartis sur les différentes rivières qui ont plus d’eau. »

Rétention de grands saumons

Depuis aujourd’hui, 1er août, les grands saumons de 63 centimètres et plus peuvent être conservés sur les trois rivières de Gaspé. L’an dernier, la saprolégniose – une infection de la peau qui ressemble à un champignon – avait notamment empêché la rétention des grands saumons sur la York, même si davantage d’entre eux avaient été observés que cette année. Cette fois, même si une centaine en sont décédés en début de saison, le plus récent inventaire démontre que la maladie a été pratiquement éradiquée. « Il y avait trop de saumons malades l’an dernier, mais cette année au décompte de fin juillet on n’en a pratiquement pas vu. La majorité vont en guérir, même si ça reste mortel. On continue à être vigilants », précise le directeur général de la Société.

Celui-ci rappelle par ailleurs que tous les seuils de gestion ont été atteints. L’analyse combinée des montaisons en cours cette saison et de celles des années précédentes permet de conclure que plusieurs rivières peuvent supporter la récolte d’un nombre contrôlé de grands saumons sans compromettre la pérennité de leurs populations.

Depuis aujourd’hui, 1er août, les grands saumons de 63 centimètres et plus peuvent être conservés sur les trois rivières de Gaspé.

« À partir d’un certain nombre de géniteurs en rivières, elles peuvent permettre de s’en faire capturer jusqu’à un certain quota [35 sur la Dartmouth, 50 sur la Saint-Jean et 70 sur la York]. C’est seulement si on atteint un nombre de grands saumons suffisant sur nos rivières au décompte de fin juillet, ajoute Rémi Lesmerises. On les atteint sur les trois rivières. Ce sont aussi des seuils qui sont mesurés pour être très sécuritaires avec amplement de géniteurs. Ce prélèvement là n’a pas d’influence sur les montaisons futures. À un moment si tu mets plus d’œufs et de juvéniles dans les rivières, il n’y a pas plus de montaisons; il y a une compétition entre les jeunes et une mortalité qui se crée. »

Par ailleurs, si quelques enjeux de cohabitation entre baigneurs, canoteurs et pêcheurs ont été soulevés – surtout sur la rivière Saint-Jean – la situation demeure sous contrôle, d’autant plus que les plaisanciers profitent habituellement des plans d’eau en dehors des meilleures heures pour la pêche au saumon, soit tôt le matin et en fin de journée.

À noter aussi que le décompte de fin de saison se fera au milieu du mois de septembre. Par expérience, les statistiques de montaison des trois différentes rivières de Gaspé pourraient être supérieures de 10% à 20% en fin d’année.

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