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Retour13 avril 2023
Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca
Un autre sursis de deux ans à la Zec des Anses
CHANDLER
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©Photo fournie par Denis Michaud
Denis Michaud lors d’une sortie dans la Zec des Anses.
La direction régionale de la gestion des forêts a confirmé le 23 mars dernier qu’elle appliquerait « une mesure d’évitement » dans la Zec des Anses.
La planification forestière des deux prochaines années se fera donc à l’extérieur d’un secteur de 60 kilomètres carrés visé par une aire protégée dans la Zec des Anses, soit environ le tiers de sa superficie totale.
« La Zec vient d’avoir son moratoire de deux ans. C’est un bel exemple de collaboration entre citoyens et instances politiques. On a à se féliciter de ce coup-là parce que ça va donner du temps pour mettre en place le projet d’aire protégée. C’est une Zec qui devient de plus en plus reconnue – pas seulement pour la chasse et la pêche – mais aussi de sa richesse écosystémique », s’est réjoui le conseiller municipal de Chandler, Pierre-Luc Arsenault, lors de la plus récente séance du conseil.
Un premier moratoire avait été décrété à la fin de l’année 2021, alors que l’année précédente sept secteurs avaient été ciblés pour exploiter environ 30 000 mètres cubes de bois de sciage, soit 1,5% de la possibilité forestière annuelle en Gaspésie. Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) avait ensuite convenu qu’aucune coupe forestière ne serait effectuée à la ZEC des Anses avant au moins le 30 avril 2023. Un rapport subséquent du ministère recommandait aussi la protection provisoire des écosystèmes forestiers exceptionnels (EFE) validés. Deux espèces menacées ou vulnérables, le cypripède royal et le calypso bulbeux, ont notamment été observés, sans compter une cédrière ancienne dont certains spécimens ont plus de 450 ans.
De bon augure
À l’approche de la fin du précédent moratoire, les acteurs du milieu – dont le conseil municipal de Chandler – ont réitéré leur demande pour deux autres années supplémentaires, le temps de déposer officiellement leur projet d’aire protégée, au plus tard le 31 mars 2025. Renaud Camirand a notamment été mandaté par la SADC du Rocher-Percé, la MRC et la Zec des Anses pour une étude de préfaisabilité récréotouristique.
Cet automne, la Société pour la nature et les parcs (SNAP) Québec, le Conseil régional de l’environnement de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CRÉGÎM) et la Zec des Anses avaient par ailleurs signé une entente de 161 000$ pour accompagner stratégiquement, financièrement et techniquement un comité de travail multipartite.
« Ils voient ce potentiel de développement, même si on ne met pas la charrue devant les bœufs. Ça peut être créateur d’emplois. C’est de bon augure pour la suite », estime pour sa part Denis Michaud, administrateur à la Zec des Anses.
Une proposition préliminaire a déjà été présentée, qui documente les prochaines étapes afin d’obtenir ce statut d’aire protégée. Le choix ou non de la désignation revient au Ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
La Zec des Anses est située à tout juste 10 kilomètres du centre-ville de Chandler.
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