06 mars 2023

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

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©Photo fournie par Nastassia Valois-Williams

La fameuse roue de l’infortune.

Ces derniers ont circulé dans différents endroits publics de Gaspé – le Cégep, la Place Jacques-Cartier et le Paquebot Cagé – avec une roue de l’infortune révélant aux participants des données sur les injustices liées au statut socioéconomique, au genre, à l’ethnicité, à l’âge ou à l’éducation, notamment. Les organisatrices de cette action rapportent avoir rencontré plus d’une centaine de personnes pendant la semaine

La majorité des personnes sont sensibles aux inégalités, mais tant qu’on ne les vit pas ou qu’on ne se les fait pas exposer de façon plus explicite, c’est difficile de se les imaginer », explique Nastassia Valois-Williams, travailleuse de la Table de Concertation des Groupes de Femmes de la Gaspésie-Îles de la Madeleine.

Elle cite en exemple une femme immigrante racisée victime de discrimination lorsqu’elle se cherche un logement qui serait plus vulnérable dans un contexte de violence familiale ou des personnes qui vivent avec un handicap qui auraient de la difficulté à se trouver un logement en pleine pénurie. « Ça permet de voir comment les injustices fonctionnent et comment elles se croisent », ajoute-t-elle.

Les participants à l’action ont d’ailleurs pu signer une lettre de revendications demandant, entre autres, une taxation accrue pour les plus riches, des réinvestissements massifs dans le filet social québécois, une fin de la dépendance aux combustibles fossiles et une reconnaissance des discriminations systémiques. 

« Ce qui était intéressant, avec l’activité, c’est que ça nous permet vraiment d’échanger avec les gens, explique de son côté Camille Perry, travailleuse dans le domaine de la sécurité et de l’autonomie alimentaire. Oui, on donnait aux gens des faits sur les inégalités, mais les participants nous partageaient aussi leur réalité. On a discuté avec des personnes à mobilité réduite prises dans des logements inadéquats, des personnes touchées par la crise climatique ou affectées par le racisme. »

Premier contact avec le député

La semaine d’actions a culminé avec une rencontre entre les organismes communautaires de La Côte-de-Gaspé et le député caquiste Stéphane Sainte-Croix. Il s’agissait d’une première rencontre de ce genre depuis l’élection provinciale. Les représentants des organismes communautaires se sont dit satisfaits et que le député a été à l’écoute de leurs préoccupations, tout en se disant en mode solutions. Les deux parties ont exprimé le souhait d’amorcer une collaboration plus régulière.

« Une rencontre comme celle-là donne espoir, résume Nastassia Valois-Williams. Nous attendons la suite, voir quelles actions seront réellement posées. M. Sainte-Croix a précisé qu’il devait choisir ses batailles : espérons qu’il mettra la lutte aux inégalités parmi ses priorités. »