28 février 2023

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

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©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Une partie des activités professionnelles se dérouleraient à la Maison de périnatalité de Gaspé, hébergée dans la Maison de la famille Parenfant.

Un appel de candidatures vient d’être lancé pour déployer ce service dans la MRC, avec un modèle de soins interdisciplinaire dont une partie des activités professionnelles se déroulerait à la Maison de périnatalité de Gaspé, hébergée dans la Maison de la famille Parenfant. L’offre d’emploi a été publiée par le CISSS de la Gaspésie pour une entrée en fonction « dès que possible ». L’appel de candidatures se termine le 17 mars.

Le collectif Accès Sages-Femmes Côte-de-Gaspé, qui a vu le jour en 2011, se réjouit de cette annonce pour les femmes et les familles de la MRC, remerciant d’ailleurs toutes celles qui se sont impliquées au sein du groupe depuis les 12 dernières années. « C’est un très grand soulagement parce que ça fait des années qu’on milite bénévolement pour faire pression. C’est beaucoup de travail derrière cette belle nouvelle. Nous sommes très emballées. De voir cette offre d’emploi, ça nous réjouit », explique la co-porte-parole du collectif, Magalie Larochelle.

Un projet en deux phases avait été proposé plus tôt cet automne, avec dans un premier temps l’embauche d’une sage-femme, puis éventuellement l’agrandissement de la Maison de la famille pour y intégrer une chambre de latence et ultimement une chambre de naissance. D’autres sages-femmes devraient être embauchées pour bonifier le service. Le collectif aimerait un déploiement relativement rapide, avant 24 mois. Impossible cependant de connaître les orientations du ministère de la Santé et des services sociaux à ce sujet, qui se garde de commentaire pour le moment.

Selon un sondage mené plus tôt par Accès Sages-Femmes Côte-de-Gaspé, au moins une centaine de répondantes du territoire avaient exprimé leur désir d’accoucher à l’extérieur du milieu hospitalier, que ce soit à domicile ou dans un milieu de naissance. Bien que le collectif se réjouisse de cette étape importante, il se questionne aussi sur le développement du service au Québec et en Gaspésie en particulier.

« Le fait que ce soit extrêmement long et que le ministère s’appuie sur un groupe de citoyennes bénévoles pour assurer le déploiement des services en région, pour moi c’est un non-sens », résume Magalie Larochelle, souhaitant du même coup que le gouvernement mette en place un plan concerté afin d’éviter un développement à la pièce. Un peu plus tôt, une rencontre avec le ministre Christian Dubé avait été sollicitée afin de discuter de ce déploiement dans les régions excentrées. « C’est une acceptation pour nous à Gaspé, mais il y a d’autres régions qui n’ont pas de projets sur la table. Nous on a eu une écoute favorable de la part du CISSS – qui doit déposer la demande – mais si ailleurs l’institution n’avait pas d’intérêt, il pourrait ne pas y en avoir pour ce qui reste un service public. Les groupes de citoyens et citoyennes ne devraient pas devoir attendre aussi longtemps pour que leurs voix soient entendues », conclut-elle.

C'est un peu le même son de cloche pour la Table de concertation des groupes de femmes de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. « Tout ce qui favorise le choix et l’autonomie des femmes est une victoire. Nous sommes heureuses de cette décision. C’est quand même 12 ans de lutte et de mobilisation malgré des orientations promues par le ministère de la Santé et des Services sociaux », résume la coordonnatrice Nastassia Williams-Valois.