15 novembre 2022

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

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©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Au pont à Haldimand, des murs structuraux en béton doivent être ajoutés aux approches et le treillis en acier doit être renforcé, notamment. La structure étant considérée patrimoniale, les travaux ne devront pas altérer son esthétique d’origine.

Les coûts ont été sommairement chiffrés dans un appel d’intérêt publié vendredi. Même à titre indicatif seulement, ils démontrent bien l’étendue de la tâche à venir et des travaux à réaliser afin de complètement réparer ce tronçon de 127 kilomètres.

Pas moins de 25 ponts et ponceaux requièrent des travaux importants, dont certains qui doivent être complètement reconstruits. D’autres nécessitent de lourdes réparations, comme le pont ferroviaire à Haldimand par exemple, qui fait 177 mètres de longueur. Les culés et les fondations de béton sont à réparer en profondeur. Des murs structuraux en béton doivent être ajoutés aux approches et le treillis en acier doit être renforcé. De l’enrochement est à prévoir. La structure de type Through Truss (TT dans le jargon) est d’ailleurs considérée patrimoniale et les travaux ne devront pas altérer son esthétique d’origine, explique le ministère.

Le pont à Haldimand fait partie d’un lot de cinq ponts à réparer, d’un autre à remplacer et d’un mur de soutènement à construire, dont les coûts dans l’ensemble sont évalués à eux seuls entre 80 et 120 millions de dollars. Quatre autres blocs de travaux estimés entre 8 et 15 millions jusqu’à 80 et 100 millions seront nécessaires.

Le MTMD note par ailleurs que la voie ferrée emprunte des bancs de sable sur près de 15 km – dont certains segments ont été submergés – et que des glissements de terrain sont à signaler. Au moins cinq murs de soutènement doivent au total être construits.

L’enrochement et des travaux sur 250 ponceaux de moins de trois mètres ne sont par ailleurs pas inclus dans les estimations, ce qui pourrait faire grimper la note encore davantage.

Par cet appel d’intérêt, Québec veut s’assurer de la capacité du marché à réaliser les travaux « dans les délais souhaités », même si aucun échéancier précis n’est encore prévu. Les entrepreneurs intéressés doivent toutefois se montrer disponibles pour débuter les travaux en 2023. Aucune intervention majeure n’a encore eu lieu sur le tronçon Port-Daniel-Gascons jusqu’à Gaspé.

Le gouvernement du Québec, propriétaire du rail depuis 2015, dit vouloir aller de l’avant pour ramener les trains de passagers et de marchandises jusqu’au bout de la pointe gaspésienne. « L’appel d’intérêt que nous lançons aujourd’hui démontre la volonté de notre gouvernement à réhabiliter les voies ferrées en Gaspésie le plus rapidement possible. Nous franchissons aujourd’hui un nouveau jalon vers la mise en service complète du chemin de fer au bénéfice de toute la région », expliquait vendredi par communiqué la nouvelle ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault.

Le MTMD dit poursuivre actuellement sa planification pour les travaux entre Port-Daniel–Gascons et Gaspé, et que les coûts plus précis et le calendrier seront connus plus tard. « Le projet de réhabilitation du chemin de fer jusqu’à Gaspé est un dossier crucial pour le développement de la région. Cette étape supplémentaire est une bonne nouvelle pour l’avancement du dossier puisqu’elle permettra d’analyser davantage le tronçon entre Port-Daniel–Gascons et Gaspé et ainsi d’accélérer sa remise en fonction attendue par la région », conclut pour sa part le député Stéphane Sainte-Croix.

La mise en service jusqu’à Port-Daniel–Gascons est quant à elle toujours prévue pour 2024.