Politique
Retour25 juin 2021
Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca
Éric Duhaime en tournée gaspésienne et au Bas-Saint-Laurent
POLITIQUE PROVINCIALE
©Photo Dominique Fortier - Gaspésie Nouvelles
Éric Duhaime a été à la rencontre de militants lors d'un 5 à 7 convivial au Resto-bar L'Imprévu de Matane.
Le nouveau chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a entrepris sa première tournée des régions avec un arrêt à Matane.
De l'aveu du principal intéressé, cette première tournée n'avait pas pour objectif de faire de grandes annonces, mais plutôt d'aller à la rencontre des militants et d'écouter ce que les gens ont à dire. Ce n'est qu'au terme de cette tournée provinciale et au terme du congrès national que le parti adoptera ses positions pour la prochaine campagne électorale. « Tout a été très rapidement depuis six mois. Nous sommes passés de 600 à 15 000 membres en quelques mois. On parle de plus de 10 000 personnes qui ont voté à la chefferie. Un autre de nos objectifs était de faire notre entrée à l'Assemblée nationale, ce qui est maintenant chose faite depuis que Claire Samson a traversé de la CAQ au PCQ. »
De plus, les coffres du Parti conservateur du Québec commencent à se renflouer avec de nombreux donateurs qui se sont mis de la partie. Le parti marginal jadis dirigé par l'ex-conservateur fédéral, Luc Harvey, connaît donc sa meilleure lancée depuis plusieurs années. L'arrivée d'un visage connu à sa tête, spécialement dans la Capitale-Nationale, et la vive opposition à ce que l'ancien animateur radio, Éric Duhaime, surnomme « l'extrémisme sanitaire » du gouvernement Legault ne sont pas étrangers à cette vague de popularité. « Les 15 derniers mois n'ont pas été normaux au Québec alors ce n'est pas surprenant que la politique n'ait pas été normale non plus. L'unanimisme à l'Assemblée générale a créé un vide énorme et nous sommes de plus en plus de personnes qui veulent quelqu'un pour défendre nos droits démocratiques et nos libertés individuelles. »
Pendant cette tournée, Éric Duhaime souhaite bâtir des associations dans chacune des 125 circonscriptions du Québec afin d'être en mesure d'avoir des structures solides pour la présentation des candidats qui devrait se faire au début de l'année 2022.
Préparer l'après-pandémie
Éric Duhaime se défend d'être le parti d'un seule idée, soit l'opposition aux mesures sanitaires actuelles qu'il juge exagérées. Selon lui, l'après-pandémie sera tout aussi important à gérer, autant sur le plan économique que dans d'autres sphères de la société. « Ce qu'on a vu pendant cette crise sanitaire, c'est que ce sont les Québécois qui ont sauvé le système de santé et non l'inverse, alors il y aura beaucoup de travail à faire à ce niveau-là. Encore une fois, on verra quatre partis à l'Assemblée nationale qui tiendront le même discours alors que nous parlerons d'ouvrir la porte au secteur privé en santé. Par ailleurs, la crise des finances publiques sera dans le pire état de l'histoire du Québec. Il faudra aller présenter un plan pour redresser les finances en respectant la loi sur l'équilibre budgétaire. »
Pour Éric Duhaime, les impacts de la pandémie se feront sentir encore longtemps. « C'est là qu'on pourra mesurer la détresse psychologique, le décrochage scolaire, les pertes d'emplois et les faillites. Pour l'instant, c'est difficile à mesurer puisqu'il y a encore de l'aide gouvernementale mais la vraie détresse s'en vient. »
Ce dernier ne peut pas croire que l'état d'urgence sanitaire qui confère au gouvernement des pouvoirs pratiquement illimités soit toujours en vigueur. « Je ne peux pas concevoir qu'on va étirer ça jusqu'aux élections, mais lorsqu'on écoute le gouvernement, on ne semble pas pressé de nous donner une ligne du temps sur la sortie de la crise. »
Décentralisation
Le chef du PCQ affirme être un fervent partisan de la décentralisation vers les régions comme le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie. À titre d'exemple, Éric Duhaime ramène à la pandémie alors que plusieurs MRC plus isolées du Québec ont baigné très longtemps dans des zones aux contraintes sanitaires maximales alors que le nombre de cas de Covid-19 étaient négligeables. « La réalité n'est pas la même mais le gouvernement a appliqué une recette unique à l'ensemble du Québec. On s'entend qu'il y a quand même une différence assez majeure entre des gens agglutinés dans le métro de Montréal et du monde qui marche dans les rues de Saint-Ulric. Je prends aussi l'exemple d'un village qui a un seul magasin général qui vend tout et, du jour au lendemain, se voit contraint que de vendre des biens essentiels. Ce sont des commerçants qui se devaient de rester ouverts en faisant des chiffres d'affaires marginaux. »
Il aborde également d'autres enjeux où l'unanimisme de l'Assemblée nationale a fait mal aux régions. « Je prends l'exemple du registre des armes à feu. « Pourquoi les députés des régions ne se sont jamais levés pour défendre les chasseurs qui ne sont pas des criminels?
Ainsi, les valeurs de base du conservatisme demeureront, soit de réduire la taille de l'État, décentraliser les décisions et l'argent vers les régions et réduire les impôts des particuliers. Quant aux valeurs sociales, il va sans dire qu'Éric Duhaime se considère comme progressiste. « Étant gai, la question ne se pose pas que je n'entends pas rouvrir de débat sur l'avortement ou le mariage gai. Le Québec est rendu ailleurs. »
En conclusion, Éric Duhaime estime que la simple montée du PCQ est favorable pour la démocratie en général. « Les gens devraient s'en réjouir puisque même ceux qui ne sont pas en accord avec nous vont au moins avoir droit à un discours différent de ce qu'on entend depuis quinze mois à l'Assemblée nationale avec quatre partis qui rament tous dans le même sens. »
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