Actualités
Retour09 décembre 2020
Les nouveaux ponts ferroviaires de Cascapédia-Saint-Jules seront prêts à la fin du mois
©Photo Gracieuseté - Gilles Gagné
Le démantèlement des anciennes structures est déjà débuté.
TRANSPORTS. Les deux nouveaux ponts ferroviaires enjambant la rivière Cascapédia, à Cascapédia-Saint-Jules, seront achevés d’ici la fin du mois de décembre plutôt qu’à la fin de l’été prochain; c’est ce à quoi s’est engagé Québec mercredi midi.
Par voie de communiqué, le ministre des Transports François Bonnardel ainsi que la ministre responsable de la région, Marie-Eve Proulx, ont confirmé que l’échéancier de la construction des deux nouvelles infrastructures serait substantiellement devancé. En raison des inondations de la semaine dernière et d’un embâcle majeur les ayant endommagées, les vieilles structures sont définitivement hors d’usage.
Des tests ont été effectués la fin de semaine dernière; dimanche, une membrure de la partie inférieure de l’infrastructure a bougé sur le passage de trois locomotives attelées ensemble, ce qui a poussé la Société du chemin de fer de la Gaspésie (SCFG) à suspendre toute circulation sur les ponts construits vers 1895. Ainsi, le transport de marchandises par train est désormais impossible à la hauteur de Cascapédia-Saint-Jules jusqu’à ce que la construction des deux nouveaux ponts, débutée à l’été 2019 à quelques mètres au sud des anciens, soit achevée.
Le président de la SCFG, Éric Dubé, pousse un soupir de soulagement à la suite de l’annonce du gouvernement provincial, propriétaire du rail. « Je suis bien heureux que ça cadre dans les dates, en ce sens où d’ici la fin de l’année, les nouveaux ponts vont nous être livrés. Je suis content que le processus entourant ces ponts-là ait été commencé et bien avancé (avant les inondations), parce qu’on aurait pu être dans une fâcheuse position », fait-il valoir.
Pour atteindre l’objectif fixé par le ministère des Transports, l’entrepreneur en charge de la réalisation des travaux, Construction Hamel, devra vraisemblablement mettre des équipes à pied d’œuvre 24 heures sur 24, sept jours sur sept. « À un certain moment, il va falloir qu’il le fasse, mais on ne peut pas dire que ce sera pour tout le mois à venir », nuance néanmoins Claire Pouliot, conseillère en communications au bureau de Rimouski pour le ministère.
Alors que le contrat de Construction Hamel s’élève à 22,4 M$, des dépenses supplémentaires seront évidemment à prévoir dans les circonstances. « Pour ce qui est du ferroviaire, on évalue que la réparation des dommages liés à l’inondation sera d’environ 800 000 $. On évalue aussi environ 700 000 $ pour les mesures d’accélération », précise Mme Pouliot. Le démantèlement des anciennes structures est déjà commencé depuis le début de la semaine. Le fait que la circulation soit complètement interrompue sur le chantier donnera par ailleurs un énorme coup de pouce aux travailleurs. « Il y avait des enjeux de sécurité chaque fois que l’on passait là », admet M. Dubé.
Le président de la SCFG n’était pas en mesure de confirmer, mercredi, si une mise en service devancée des deux ponts de Cascapédia-Saint-Jules pourrait contribuer à raccourcir l'échéancier global de la réhabilitation du rail gaspésien.
Un problème réglé… et une impasse à résoudre
L’accélération des travaux règlera plus tôt que prévu l’un des défis logistiques avec lequel devait composer la SCFG. Alors que la charge potentielle des nouveaux ponts sera de 286 000 lb, ce qui constitue une norme nord-américaine, les anciens ponts ne pouvaient plus supporter une telle charge. Ainsi, la SCFG devait passer la rivière Cascapédia avec des wagons remplis aux deux tiers du ciment produit à Port-Daniel-Gascons, puis compléter le transbordement de la marchandise dans ses installations de Nouvelle.
« Là, on comprend qu’à partir de 2021, on va pouvoir partir de New Richmond avec des wagons pleins puisqu’il n’y aura plus de limitation de charge sur les ponts de Cascapédia-Saint-Jules. C’est une bonne nouvelle pour nous! », admet celui qui est aussi maire de New Richmond.
Les pales d’éoliennes produites chez LM Wind Power et généralement transportées par camion jusqu’à New Richmond pour ensuite être chargées sur des wagons représentent quant à elle une autre problématique qui n’était pas, au moment d’écrire ces lignes, réglée. Un convoi devait quitter la Gaspésie dimanche dernier, mais demeure pour le moment cloué au sol.
« On a un convoi de pales d’éoliennes qui était prêt à partir et qui devra attendre la mise en service de ces ponts-là. C’est sûr que ça a cet impact-là pour nous », ajoute M. Dubé. Un seul autre convoi de 72 wagons était prévu à l’horaire de la SCFG d’ici la fin de décembre. Comme celui-ci n’est pas encore chargé, la SCFG tente actuellement de trouver une solution afin qu’il le soit, mais à l’ouest des ponts.
L’usine Temrex de Nouvelle, le troisième client majeur de la SCFG, est pour sa part épargnée par la problématique puisque ses cargaisons ne transigent pas vers l’est de la péninsule.