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30 avril 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Les hommages se multiplient à la mémoire de Michel Pouliot

GASPÉ

Michel Pouliot

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Michel Pouliot a toujours gardé un bon sens de l’humour, selon plusieurs de ses amis.

La perte de Michel Pouliot laissera un grand vide pour sa famille et ses amis, mais également pour les gens d’affaires, le monde de l’aviation – évidemment – et une bonne partie de la communauté gaspésienne.

« On devrait avoir beaucoup plus d’hommes comme Michel; des entrepreneurs qui sont prêts à foncer, qui n’ont pas peur de défoncer des plafonds de verre. Ça tend à disparaître et on en voit de moins en moins en Gaspésie malheureusement », lance d’emblée son biographe, Jacques Bouchard.

« Le chagrin est lourd. On va le manquer véritablement », laisse tomber pour sa part son ami Gaston Langlais, avec qui il a travaillé pendant une bonne quinzaine d’années.

« C’est un grand Gaspésien qui s’éteint. Il a marqué les débuts de l’aviation dans la région. Ç’a été un pionnier; un humaniste, quelqu’un de bon. J’en garde un précieux souvenir », explique de son côté l’historien Jean-Marie Fallu.

Le maire de Gaspé avait lui aussi des bons mots pour l’un des plus célèbres de ses concitoyens. « Digne des plus grands, son parcours aura été semé d'embûches, mais la fougue qui l'a animé l'a poussé à toujours en faire plus pour les gens de Gaspé, de la Gaspésie et du Québec tout entier. Un grand humain », a écrit Daniel Côté sur les réseaux sociaux.

Homme d’influence

 

Michel Pouliot aura marqué son époque avec la création en 1951 de la Transgaspésien aérien ltée, qui deviendra en 1960 Air Gaspé. Sa compagnie aura notamment servi à transporter des milliers de travailleurs de la région vers la Côte-Nord à l’heure des grands chantiers tels que ceux de Manic 5 ou de Fermont.

« Il n’y a pratiquement aucune famille qui n’a pas été impliquée de près ou de loin avec M. Pouliot. À un certain moment, il voyageait beaucoup de monde pour aller travailler de l’autre côté du fleuve », précise Jacques Bouchard.

Les deux hommes se sont rencontrés la première fois lorsque Michel Pouliot a reçu l’Ordre national du Québec en 2008 des mains du premier ministre Jean Charest. Jacques Bouchard était sur place et est devenu plus tard son notaire. De fil en aiguille, les liens se sont tissés.

« À chaque fois qu’on se rencontrait dans son bureau au sous-sol de sa maison, il avait des notes pour écrire sa biographie, mais il ne s’en sentait pas capable alors il me demandait de le faire. Je lui ai dit que je n’étais pas écrivain, mais quand j’ai pris ma retraite, je n’avais plus de porte de sortie », raconte l’auteur.

Plusieurs ont témoigné du sens de l’humour de Michel Pouliot. Jean-Marie Fallu se remémore une anecdote en plein vol, alors qu’il se rendait en 1987 à Sept-Îles avec un autre imminent Gaspésien, le regretté Jules Bélanger, pour l’inauguration du musée régional de la ville.

« Jules Bélanger était quelqu’un de très curieux. Il a demandé à Michel à quoi servait telle manette du cockpit, qui lui a répondu de tirer dessus pour le savoir. Après qu’il l’a eu tiré, il a fait descendre l’avion précipitamment et Jules est devenu blême comme un drap! Il s’amusait avec ça puisqu’il connaissait le pilotage comme le fond de sa poche. »

S’il pouvait se permettre de telles blagues, il n’a cependant jamais lésiné sur la sécurité, qu’il tenait comme un précepte cardinal. « Il n’a jamais pris une chance de sa vie. C’était la sécurité d’abord. Il avait énormément d’expérience; il savait ce qu’il faisait et il n’est jamais rien arrivé. Quand on embarquait avec lui, c’est que tout était vérifié et paré », précise Gaston Langlais.

Ce n’est probablement pas un hasard s’il a été intronisé en 2014 au Panthéon de l’air et de l’espace du Québec. « Ce n’est pas rien. Il a été reconnu par des pilotes et des gens de l’aviation », rappelle Jacques Bouchard. « Après la vente de son entreprise à Québecair, il est devenu mentor par la force des choses. Il a continué à s’impliquer, mais très discrètement. Il n’allait pas devant les caméras pour expliquer ça. Il le faisait bénévolement, par gaieté de cœur. »

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