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29 avril 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Une saison prometteuse pour les homardiers

L’ANSE-À-BEAUFILS

Homard

©Archives - Ariane Aubert Bonn - Gaspésie Nouvelles

La pêche au homard en Gaspésie est pratiquée par 156 entreprises, dont 88% au sud, dans la zone 20 dont fait partie Percé.

Les pêcheurs étaient réunis à quai très tôt samedi matin pour les festivités entourant la traditionnelle nuit des homardiers, à l'Anse-à-Beaufils. Après la protocolaire bénédiction des bateaux, ils ont pris la mer pour aller larguer leurs casiers. Le populaire crustacé est arrivé dans les poissonneries locales dimanche.

Si tout va comme prévu, la saison devrait être bonne, encore une fois. Les débarquements ont été en hausse de 28% l’an dernier en Gaspésie; un record absolu selon les données compilées par Pêches et Océans Canada et qui remontent jusqu’aux années 1940. « On a eu une forte augmentation l’année dernière. Selon les inventaires, on s’attend à ce que ce soit aussi bon, bien que le plus gros impondérable demeure la météo », explique Jean Côté, directeur scientifique pour le Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie.

Présentement, avec l’hécatombe dans le monde de la crevette nordique et la diminution marquée des prix depuis l’an dernier pour le crabe des neiges, le homard est de loin le fer de lance des pêcheurs. La valeur des débarquements de homard était chiffrée à 232 millions de dollars l’an dernier pour tout le Québec (incluant les Îles-de-la-Madeleine, dont le marché surpasse celui de la Gaspésie). Celle du crabe des neiges était seulement à 77 millions. Ces deux pêches avaient des valeurs de débarquement relativement semblables de 2020 à 2022, alors que le crabe des neiges surpassait largement le homard de 2016 à 2019.

Efforts de longue haleine

 

Si la pêche au homard est en excellente santé aujourd’hui, c’est notamment parce que le Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie travaille depuis plus de 25 ans à mettre en place des mesures de pêche durable, comme la réduction du nombre de permis, du nombre de casiers par pêcheur, des modifications aux tailles minimale et maximale de capture ou encore le marquage des femelles et la remise à l'eau obligatoire des femelles œuvées. Ils étaient par exemple 227 homardiers en 1993, contre 156 l’an dernier. La saison a été écourtée de 70 à 68 jours. Le nombre de casiers par pêcheur est passé de 250 à 235. Les prix, eux, ont augmenté, à 7,64$ en moyenne l’an dernier comparativement à 4,40$ une décennie plus tôt.

« Si ça va bien présentement, c’est justement parce qu’on a rationnalisé. Ce n’est pas le temps de revenir en arrière, après tous les efforts pour arriver là où on est aujourd’hui, avec une pêche durable et rentable. Ce n’est pas dans les zones où il y a déjà certains permis exploités qui devraient en avoir d’autres », précise Jean Côté lorsqu’interrogé sur l’idée d’augmenter le nombre de permis de homard en Gaspésie.

Pas dans la zone 20 à tout le moins, où 88% des entreprises de la région sont condensées. D’autres secteurs ont une densité moins abondante. Une petite flottille de huit entreprises pêche par exemple le long de la côte nord de la péninsule gaspésienne (zone 19), entre Forillon et Grande-Vallée. Des pêcheurs de crevette pourraient être tentés de substituer leur gagne-pain du crustacé rose au rouge. Dans tous les cas, tous les indicateurs sont au vert pour la présente saison de homard.

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