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11 avril 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Départ réussi pour les crabiers; tout le contraire chez les crevettiers

RIVIÈRE-AU-RENARD

Le départ en mer des crabiers accostés au port de Rimouski-Est sera donné à 5 h le matin, ce vendredi 25 mars 2022.

©Photo : L'Avantage-Charles Lepage - Gaspésie Nouvelles

La valeur des débarquements de crabe des neiges a fondu considérablement entre 2022 et 2023, passant de 196 millions de dollars pour l’ensemble du Québec à 77 millions un an plus tard.

Depuis le 1er avril, les pêcheurs de crabe des neiges de la zone 12 – la plus vaste au pays – sillonnent les eaux à la recherche du précieux crustacé. Et ils ne sont pas déçus jusqu’ici, malgré une diminution des quotas de 29%.

« Les taux de capture sont excellents. Il y a beaucoup de crabe dans la zone. C’est encourageant pour la suite des choses et le prix a augmenté un peu, de 75 sous à 1$ dollar la livre, ce qui vient compenser un peu la diminution des quotas. C’est somme toute positif », remarque Claudio Bernatchez, directeur général de l’Association des capitaines propriétaires de la Gaspésie (ACPG), qui représente une quarantaine de crabiers dans la région, mais aussi de l’extérieur.

La valeur des débarquements de crabe des neiges a fondu considérablement entre 2022 et 2023, passant de 196 millions de dollars pour l’ensemble du Québec à 77 millions un an plus tard, soit une diminution de plus de 60%. Un marché de l’exportation saturé a fait dégringoler les prix l’an dernier. La situation devrait se poursuivre cette année dans une moindre mesure, avant de remonter, estime Claudio Bernatchez. « Ça devrait être la dernière année où les prix sont aussi bas. » Pour l’instant, les crabiers ont obtenu un prix de 3$ la livre contre 2,25$ au même moment l’an dernier.

Claudio Bernatchez

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Claudio Bernatchez.

Peu de crevettes

 

Les crevettiers pouvaient eux aussi mettre leur embarcation à l’eau dès le 1er avril. Seulement quatre d’entre eux – sur les 39 permis au Québec – avaient décidé de le faire au moment d’écrire ces lignes : deux sur la Côte-Nord et deux en Gaspésie. Les résultats sont faméliques. « C’est là où ça va moins bien, convient sans grande surprise le directeur général de l’ACPG. Dans la zone Estuaire, ce n’est pas si pire parce que ce sont des gens qui cuisent à bord et peuvent la vendre à un plus gros prix. Dans la zone Sept-Îles par contre, là ça ne va pas du tout. On a des traits de chalut à 90, 100 ou 150 livres. Il n’y a pas longtemps quand c’était à 1000 livres, les crevettiers se tassaient parce que ce n’était pas un bon spot … »

Les deux seules usines de transformation – Marinard et La Crevette du Nord atlantique – n’ont pas encore commencé à transformer le crustacé rose issu de la pêche locale. Le prix n’était toujours pas arrêté au moment d’écrire ces lignes. La négociation était en cours avec l’Office des pêcheurs de crevette du Québec et l’Association québécoise de l’industrie de la pêche.

« Tout le monde est en attente du prix. Il faudrait que ça soit minimalement ce qui était en fin de saison autour de 1,80$ la livre, mais encore là avec la diminution de quotas, est-ce que les pêcheurs vont prendre l’eau? Peut-être qu'il y en aura trois ou quatre autres, maximum. »

Le programme Fourchette bleue – qui valorise des espèces marines du Saint-Laurent méconnues et sous-exploitées dans une perspective de développement durable et de protection de la biodiversité – a par ailleurs retiré la crevette nordique de sa liste, ce qui n’est pas sans impact. « Ç’a amené certains grossistes à délaisser la crevette nordique du golfe pour en acheter qui vient de l’extérieur pour mettre sur les marchés du Québec », explique Claudio Bernatchez.

D’autres initiatives telles que Mange ton Saint-Laurent tentent de faire contrepoids en incitant les consommateurs à poursuivre leur achat de crevette nordique. La diminution de la biomasse est principalement dû au réchauffement des eaux, à son appauvrissement en oxygène et par la prédation du sébaste.

Arrivée des travailleurs mexicains

 

Depuis le 29 février, Ottawa a réintégré le visa obligatoire pour certains voyageurs du Mexique, affectant directement plusieurs usines de transformation de fruits de mer dans l’est du Canada qui emploient des travailleurs de ce pays. L’annonce a été faite à quelques semaines de l’ouverture des principales pêches dans le Saint-Laurent. Le délai supplémentaire pour se procurer un visa – pouvant aller jusqu’à huit semaines – préoccupait les transformateurs dont le début de saison était imminent.

Hier, la ministre des Pêches, Diane Lebouthillier, a confirmé que depuis lundi, la majorité des travailleurs mexicains nécessaires au bon fonctionnement des opérations avaient posé le pied au Québec et étaient dans les usines de transformation en ce moment même, déjà au travail ou sur le point de l’être. « Ces usines ont maintenant la masse critique nécessaire de travailleurs afin d’assurer le bon déroulement de la saison de pêche au crabe dans l’Est-du Québec », explique la députée de Gaspésie-les Îles-de-la-Madeleine, qui ajoute être consciente que du travail reste encore à faire. « C’est pourquoi mon bureau et moi-même continuerons d’assister ces usines dans leurs demandes. Je tiens d’ailleurs à remercier les différents intervenants pour leur patience et leur précieuse collaboration au cours des dernières semaines. Tous ensemble, continuons de mettre l’épaule à la roue », conclut-elle.

Diane Lebouthillier

©Jean-Philippe Thibualt - Gaspésie Nouvelles

Diane Lebouthillier.

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