Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Politique

Retour

16 février 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Derniers plaidoyers contre la fusion de Gaspé et Bonaventure

QUÉBEC

Carte électorale

©Image Commission de la représentation électorale du Québec

La méga circonscription de Gaspé-Bonaventure, si la proposition devait être acceptée.

À peu près tout a déjà été dit à propos de la proposition de redécoupage électoral faite en septembre qui suggère de faire fusionner Gaspé et Bonaventure.

Suite au dépôt de leur rapport préliminaire, les commissaires responsables de redessiner les contours des circonscriptions ont sillonné le Québec en octobre et en novembre pour recueillir les commentaires des citoyens (et souvent des élus). Du 13 et 15 février, les députés étaient de retour devant la Commission de la représentation électorale pour une fois de plus faire valoir leurs arguments.

Tout vêtu de noir considérant « la journée préoccupante pour les régions du Québec », le député de Gaspé a d’emblée rappelé les enjeux d’étendue du territoire, calculant 544 kilomètres linéaires à parcourir entre les deux extrémités de la potentielle circonscription de Gaspé-Bonaventure, soit l’équivalent de la distance entre Montréal et Toronto. « Et pas sur une autoroute … sur la route 132 », souligne Stéphane Sainte-Croix. C’est aussi sans compter les déplacements de 700 km vers Québec. « Entre 20 et 30% de mon temps, c’est pour le transport », ajoute-t-il.

Le député a également porté à l’attention des commissaires que les électeurs de La Haute-Gaspésie sont encore une fois pris dans le tumulte des redécoupages. Si la proposition est acceptée, ces derniers voteraient dans la circonscription entièrement bas-laurentienne (sauf pour eux) de Matane-Matapédia. « La proposition actuelle met en péril l’identité et l’influence politique de La Haute-Gaspésie. Les liens naturels et historiques qui les unissent au reste de la Gaspésie sont compromis. Cette restructuration n’a pas été justifiée de manière convaincante à nos yeux. Ça réduit leur influence de manière significative. »

Stéphane Sainte-Croix demande aux commissaires d’appliquer le statut d’exception à la circonscription de Gaspé, comme lors des exercices de redécoupage électoral de 2011 et de 2017. Des raisons d’ordre géographique et la prise en considération des communautés naturelles avaient notamment été citées antérieurement pour expliquer cette décision. Mais les arguments ne font cependant plus le poids aux yeux des actuels commissaires, face au déclin du nombre d’électeurs.

Rappelons que dans certaines circonstances, la Loi électorale permet à la Commission de déroger au critère de plus ou moins 25 % d’écart du nombre moyen d’électeurs par circonscription. « Pour ça et pour bien d’autres choses, le statut d’exception doit demeurer », plaide Stéphane Sainte-Croix.

Idem dans Bonaventure

 

Catherine Blouin, la députée de Bonaventure, a de son côté livré un plaidoyer pour une représentation en phase avec les réalités régionales, ce qui était d’ailleurs le titre de son mémoire déposé auprès de la Commission. « Il faut toujours se battre pour se faire entendre », lance-t-elle de but en blanc.

La preuve, les commissaires avaient initialement exclu de faire un arrêt dans sa circonscription « puisque les changements de délimitation sont principalement dans les MRC de La Côte-de-Gaspé et de celle du Rocher-Percé ».

La députée note que la circonscription fusionnée serait très étendue dans un contexte de vieillissement de la population, ce qui effriterait également le sentiment d’appartenance et l’esprit de communauté. En écho à son collègue caquiste, Catherine Blouin demande d’appliquer des règles constantes dans l’appréciation de l’octroi de statut d’exception négative entre les différentes révisions de la carte électorale.

Soutien unanime

 

Plus à l’ouest, Pascal Bérubé, le député de Matane-Matapédia, est allé de quelques suggestions afin de dénouer ce nœud gordien électoral, insistant sur le fait que l’Assemblée nationale avait adopté à l’unanimité une motion contre la fusion de Gaspé et de Bonaventure. « Juste avec ça, je pourrais m’arrêter là, a-t-il lancé au début de son allocution. À elle seule, cette motion est une expression de solidarité à l’égard de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent. Ça veut dire que les parlementaires sont capables de vivre avec le fait qu’il y a moins d’électeurs. »

Selon la proposition, c’est sa circonscription qui accueillerait la MRC de La Haute-Gaspésie, ce qui porterait à une cinquantaine le nombre de municipalités représentées, contre 45 actuellement.

En solution, Pascal Bérubé propose de plafonner le poids politique de Montréal à 25 circonscriptions, ce qui ferait près de 52 000 électeurs pour chacune d’elles. « C’est jouable […] Je pense que ça va passer », évalue-t-il. Sinon, il revient à la charge avec l’idée de faire augmenter le nombre de circonscriptions à 129, ce que permettrait la configuration du nouveau Salon bleu, dont des travaux de réfection sont prévus à l’automne. « Je vous donne plusieurs pistes qui vous permettraient de régler les problèmes », résume-t-il.

À partir de ce point, un second rapport sera déposé par les commissaires à l’automne, qui redessinera – ou pas – le tracé des circonscriptions. Un dernier débat de cinq heures se tiendra à l’Assemblée nationale et la décision définitive sera ensuite publiée suite au dépôt d’un rapport final.

Pendant les trois jours d’échanges, les commissaires ont plusieurs fois répété avoir entendu les doléances des élus. Derrière les portes closes, certains d’entre eux se demandent s’ils n’auraient pas mieux fait d’être écoutés plutôt que d’être entendus. À suivre.

Commentaires

17 février 2024

gagnon.roger@gmail.com

Les super villes sont devenues trop puissantes via leurs poids démographique. EX extrême: Comment se fait t'il qu'un agriculteur qui nourrit TOUTE la population soit quasi toujours la personne aux moins de revenus. À quoi servent tous les autres si rien sur la table? Encore plus vraie au 21ième siècle. Les villes.. Y ont pas d'énergies, y ont pas d'agriculteurs, y ont quasi pas d'enfants, ils empilent les chars dans leurs rues et tentent de priver les régions du véhicule nécessaire, on y élit des braillards/braillardes dits environnementaux qui loisirent en avion ailleurs dans le monde.. Les super villes seraient devenus plaie mondiale? Je pense que oui

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média