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02 février 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Sébaste et crevette : le député en attendait plus d’Ottawa

GASPÉ

Stéphane Sainte-Croix

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Le député de Gaspé, Stéphane Sainte-Croix.

Stéphane Sainte-Croix, qui a un chapeau d’adjoint gouvernemental aux Pêches en plus de celui de député de Gaspé, est resté sur son appétit suite à l’annonce de son homologue fédérale à propos des quotas de pêche au sébaste et à la crevette.

Prise isolément, chacune des grandes lignes a du bon, convient-il. La pêche à la crevette n’est pas en moratoire, celle du sébaste est en réouverture après presque 30 ans de pause et le Fonds des pêches du Québec sera reconduit de deux ans afin que toutes les sommes disponibles dans l’enveloppe puissent être distribuées. C’est plutôt dans le détail de chacune que le bât blesse, estime le député. « Globalement, non ce n’est pas satisfaisant. On avait de grandes attentes, mais rien ne nous laissait présager ce qu’on a eu comme annonce », lance-t-il d’emblée.

Stéphane Sainte-Croix rappelle que seulement 3060 tonnes de crevettes pourront être pêchées alors qu’un plancher de 25 000 tonnes a été annoncé pour le sébaste, dont 10% pour les crevettiers. « Ce que ça veut dire pour la flottille du Québec, c’est qu’on ne pourra pas assurer une transition harmonieuse et une certaine pérennité. Au contraire, la grande majorité de l’industrie de la capture de la crevette se trouve directement menacée. Ça ne peut pas être une bonne nouvelle. »

Selon les estimations préliminaires, la Nouvelle-Écosse devrait recevoir 33% des quotas pour le sébaste contre 32% pour le Québec et 19% pour Terre-Neuve-et-Labrador, les trois principales provinces qui auront des allocations. Quant aux flottilles, près de 60% des quotas sont réservés aux navires de plus de 100 pieds.

« Avec la part du gâteau réservée aux corporations, on se dit qu’on ne va pas nécessairement venir en aide de façon significative à nos pêcheurs de crevettes. On demandait de privilégier les communautés touchées par la crise, mais 10% sur 25 000 tonnes de sébaste, on ne peut pas considérer ça comme une bonne nouvelle non plus. »

Ouverture tardive

 

L'adjoint gouvernemental aux Pêches comprend par ailleurs mal comment d'un côté une quantité de 318 000 tonnes de sébaste pourrait être pêchée lors de la prochaine saison – dixit une biologiste de Pêches et Océans Canada qui s'exprimait sur la quantité maximale qui pourrait être capturée sans altérer à long terme la biomasse – mais que de l'autre côté il a fallu attendre à 2024 pour rouvrir commercialement cette pêche. « Manifestement depuis trop longtemps il y a la présence d’une ressource trop abondante qui porte atteinte à la crevette. Assurément que ce geste [la réouverture de la pêche au sébaste] aurait dû être posé plus tôt. »

Vendredi dernier à Rivière-au-Renard, la ministre Diane Lebouthillier avait expliqué que le plancher de 25 000 tonnes de sébaste était en adéquation avec la capacité du marché à transformer et vendre la ressource. La députée de Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine a été nommée à la tête des Pêches en juillet 2023.

Les propos de Stéphane Sainte-Croix rejoignent tout de même ceux de la Coopérative des capitaines propriétaires de la Gaspésie qui a soutenu cette semaine que les ministres fédérales précédentes auraient dû rouvrir la pêche au sébaste bien plus tôt pour préparer les marchés. Rappelons que le déclin de la crevette dans le golfe du Saint-Laurent est attribuable à plusieurs facteurs, dont l’augmentation du sébaste, mais également le réchauffement des eaux et la diminution du taux d’oxygène.

En terminant, le député de Gaspé indique que les pêcheurs touchés pourront notamment se tourner vers le programme Protec-pêche, qui offre une prise en charge des intérêts et du paiement de la prime d’assurance maritime et l’allégement du remboursement des prêts aux entreprises de pêche.

« Tout ça va toucher des citoyens et tout un écosystème économique. On a déjà commencé à mettre en place nos mesures, mais le fédéral forcément comme gestionnaire de la ressource va aussi devoir offrir du soutien direct pour les entreprises en difficulté financière, pour se restructurer. C’est ce dont on parle. On s’attend à plus du fédéral pour la diversification qui s’opère. »

Plus de 400 000$ d'Ottawa pour documenter le déclin de la crevette et du turbot

 

Par ailleurs, Ottawa a annoncé hier une subvention d’un peu plus de 400 000$ à la MRC de La Côte-de-Gaspé pour la réalisation d’une étude visant à documenter les impacts du déclin de la crevette et du turbot dans le golfe du Saint-Laurent. L’argent de Développement économique Canada pour les régions du Québec (DEC) permettra à la MRC « de mobiliser différents intervenants socioéconomiques afin d’appuyer les entreprises affectées par le déclin des industries de la pêche à la crevette et au turbot ». Elle pourra ainsi leur offrir des services d’experts-conseils adaptés à leurs besoins spécifiques. Cet accompagnement sera offert à tous les pêcheurs et toutes les usines de transformation du Québec touchés par les baisses de capture de la crevette et du turbot, via la MRC de La Côte-de-Gaspé. Le projet permettra aussi d’établir des stratégies de développement et de diversification pour le secteur de Rivière-au-Renard, note DEC.

Turbot

©Photo Archives - Merinov

Un pêcheur de turbot.

Commentaires

3 février 2024

gagnon.roger@gmail.com

Ça jase, ça jase.. Y a une douzaine d'année sur le quai de Ste Anne des Monts je souligne aux pêcheurs alentour que le maquereau a diminué en grosseur.. Que de rires.. Il y a 6 ans je répète le même commentaire sur ce qui me semble une diminution de plus de sa grosseur.. Que de rires encore là.. Ou en est le maquereau maintenant? Et tous ces spécialistes n'ont rien vu venir. Comme pour la morue des années 60/70 qui après l'arrivée des mastodontes de la pêche ont vidé le Golfe en à peine 10 ans.. Qui n'a pas connu la fête sur les quais de Gaspésie gorgés de pêcheurs de la morue, morue qui devait être remontée sur les quais à l'aide de gaffes, du à son poids, ne peut comprendre.. Et les quais ont disparus tout comme les chargements de bois.. Faut nourrir les usines.. Y ont rien appris..

12 février 2024

ROY

Premièrement, La photo n'est pas un engin de pêche au Turbot, cet engin est un essaie expérimentale de casier au Turbot réalisé par MERINOV. Ensuite, aucun commentaire sur le TAC de Turbot qui est menacé par une baisse de 60%, 2400T à 823T, je me demande qui est vraiment plus dans la shnoutte,,,Le maquereau qui est en moratoire, le Hareng, la plie rouge, Limande à queue jaune, la morue. le crabe du NORD (12A- 12B), la crevette et sans compter toutes les autres espèces qui ne vont pas bien. Pour finir, le Fond des pêche qui privilégie les projets innovants pour la pêche au Sébaste, PIRE nouvelle Ever... plusieurs projets de recherches scientifiques sont sur la table pour aller chercher les réponses que le MPO n'est pas en mesure d'obtenir, mais que les pêcheurs eux savent comment arrivé à des données concrètes. Comment nous allons faire maintenant pour financer les projet de recherche???

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